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Jacques Guyot (Gan): ” Nous sommes passés à une organisation basée sur l’engagement de résultats “

La DSI de l’assureur Gan renforce la part du personnel interne dans ses équipes, après avoir mis en place sa structure de GIE.

Deux ans après le rachat du Gan par le groupe Groupama, où en est votre programme de transformation du département informatique ? Jacques Guyot, directeur des systèmes d’information de l’assureur Gan: le projet de transformation de l’informatique du Gan en une entreprise à part entière commence à porter ses fruits. La mise en place de la structure de groupement d’intérêt économique, avec toutes les instances appropriées, a été réalisée en priorité. Ce qui signifie que notre direction des systèmes d’information peut maintenant facturer ses services et ses projets aux directions clientes. Autre changement réussi : la gestion des grands chantiers prioritaires en mode projet, c’est-à-dire avec un engagement de résultats important. Nous avons également porté nos efforts sur la maîtrise des activités du groupe. Ne serait-ce que pour réformer les procédures et les méthodologies de travail, et pour procéder à la réingénierie des processus. Quant aux réductions de coûts les plus significatives, elles concernent les infrastructures techniques et les achats de matériels et de logiciels. Ce programme d’amélioration de qualité des services et d’économie, prévu sur trois ans, de 2000 à 2002, inclut également la mise en ?”uvre d’une relation suivie avec les directions clientes.Vous souhaitez réinternaliser les compétences informatiques. L’organisation actuelle de vos équipes correspond-t-elle à cet objectif ? Notre programme de “transformation des ressources humaines” est l’un des piliers de notre projet d’évolution informatique. Nous sommes parvenus, depuis peu, à l’équilibre avec 50 % de salariés et 50 % de prestataires. Il faut rappeler qu’en 1999, la grande majorité de notre personnel était à l’extérieur de l’entreprise, soit 60 % travaillant en mode forfait. Les 40 % restants correspondaient à des postes de salariés. Faire appel systématiquement à des compétences externes comporte un risque. Car les employés au sein de l’entreprise peuvent avoir tendance à se ” scléroser “, ne gérant pas toujours bien leur carrière, leur formation permanente, ni même leur remise à niveau technologique. Fin 2002, le ratio des ressources externes et internes devra s’inverser.Où en est votre plan de recrutement et comment allez-vous gérer l’évolution des métiers et de vos équipes ? L’an dernier, nous avons déjà embauché une centaine d’informaticiens pour renflouer nos équipes internes qui participeront à la refonte de l’informatique du Gan. Le même nombre de postes est prévu cette année. A la fin de l’année prochaine, notre département informatique devrait rassembler environ cinq cents informaticiens. Il était nécessaire pour nous de reprendre la maîtrise de la gestion des ressources. Pour des raisons de coût d’abord car, en moyenne, une ressource externe est deux fois plus chère qu’un salarié. Puis, pour mieux gérer l’évolution des métiers et la formation de nos informaticiens. Par exemple, le but serait de faire travailler les hommes des systèmes traditionnels sur les nouveaux projets actuels. Une fois l’objectif atteint, nous devrions, en principe, ne plus avoir besoin de prestations de conseil externes ni même de services d’accompagnement de projets.En quoi consiste cette nouvelle culture d’entreprise et comment parvenez-vous à la transmettre à vos équipes ? Nous sommes inscrits dans une dynamique de convergence de la société Groupama, sur la base d’un schéma directeur. Celui-ci permettra d’analyser la transformation et l’amélioration du Gan à l’échelle du groupe. Nous sommes passés d’une culture d’entreprise d’engagement de moyens, à une organisation fondée sur l’engagement de résultats. Je précise que le vrai levier de transformation du département informatique sera que les salariés dotés d’une solide expérience en migration vers les nouvelles technologies puissent évoluer. Sans pour autant créer des équipes d’informaticiens à deux vitesses. Notre informatique ne se gère pas comme un centre de coûts. Elle doit, d’abord et avant tout, produire de la valeur.Comment évaluez-vous cette nouvelle productivité ? Allez-vous devenir un modèle de transformation pour les autres filiales de Groupama ? Un nouveau processus d’évaluation de la performance et un programme d’optimisation des compétences ont été mis en place au sein du Gan. Pour cela, nous avons élaboré une cartographie des savoir-faire multicritère. Une première analyse a été réalisée sur la base d’une autoévaluation fonctionnelle et technique par les salariés. De plus, nous lançons deux enquêtes semestrielles de satisfaction. L’une, du côté du client et l’autre chez le personnel. Les deux dernières – celles de février et octobre 2000 – dévoilaient une nette progression vers un équilibre, notamment dans la connaissance des clients, les performances des équipes, la formation et l’accès à la hiérarchie. Je ne sais pas si la transformation de la direction des systèmes d’information du Gan sera montrée en exemple chez Groupama. En tout cas, une partie du modèle pourrait être reprise par les caisses régionales.

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Propos recueillis par Clarisse Burger