Dans une interview accordée à notre confrère Le
Journal du Net, Jacques Chirac, candidat déclaré à sa propre succession, livre sa vision de la “France numérique”. Au programme : un bilan critique du Gouvernement, des considérations sur la nouvelle économie, un point sur l’émergence de l’accès Internet haut débit, sans oublier la démocratie électronique et son corollaire, la quête d’une nouvelle citoyenneté.Critique, Jacques Chirac, l’est assurément quand il attribue une “mention passable” à l’actuel Gouvernement pour l’ensemble de son ?”uvre en matière de développement des nouvelles technologies. Occultant les 4 milliards d’euros investis de 1997 à 2001, dans le cadre du Pagsi (Programme d’action gouvernemental pour la société de l’information), le candidat estime que “la puissance publique n’a pas su dessiner de vision politique et s’est contentée de courir après l’événement”.
Un nouveau plan informatique pour tous
Pour l’avenir, Jacques Chirac présente donc aux Français le projet d’une “France numérique” construite autour de trois propositions fortes : l’accès de tous les Français à l’Internet à haut débit (que le Gouvernement actuel appelle de ses v?”ux pour 2005), la primauté donnée dans la recherche française et européenne aux technologies de l’information et un plan national d’équipement en ordinateurs pour les foyers, les écoles et les universités. Avec pour objectif un ordinateur par famille en 2007. Il ne dit rien sur le renouvellement du parc matériel de ce nouveau plan informatique pour tous…Concernant la nouvelle économie, Jacques Chirac, qui a pu se faire une religion en visitant il y a peu des incubateurs de start-up, prône une “libération des initiatives”. Il se prononce, par ailleurs, en faveur d’un “Grenelle des simplifications administratives”, et pose un principe: “pas de taxes, ni de charges avant le premier euro de chiffre d’affaires”. La recherche n’est pas oubliée et est vue par le prisme d’un “plan de mobilisation nationale pour l’innovation”, l’objectif étant de consacrer, dans dix ans, 3 % du PIB à la recherche et au développement.
Partisan du vote en ligne
Enfin, conscient des enjeux liés à la démocratisation de l’Internet, le Président se déclare, entre autres, partisan du vote en ligne. Partant du principe “qu’Internet ne remplacera jamais la médiation humaine”, Jacques Chirac souhaite qu’en dehors d’une base de données publique (allusion indirecte au portail Service-public.fr ?) chaque Français puisse établir ?” grâce au Réseau ?” un contact direct avec les fonctionnaires, pour obtenir la réponse adaptée à son cas particulier.Au final, après des débuts chaotiques, le Président semble désormais maîtriser sa matière, et pour un peu, endosserait même les habits de gourou de lInternet…
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