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Jack Lacy (Coral) : ‘ La musique achetée en ligne doit pouvoir s’écouter sur n’importe quel lecteur ‘

Télécharger un morceau sur la boutique de Sony sans pouvoir l’écouter sur un baladeur iPod, tel est le problème posé par l’incompatibilité des systèmes de gestion des ?”uvres numériques. Et auquel le consortium Coral
s’attaque, avec le soutien de grands noms de l’industrie. Explication avec Jack Lacy, président de Coral.

Créé au début du mois d’octobre, le consortium Coral rassemble les sociétés Panasonic, Sony, Samsung, Philips, HP, Intertrust et les studios Twentieth Century Fox. A ce jour, Apple, Microsoft et RealNetworks n’en font pas
partie.Quel est le but du consortium Coral ? Les incompatibilités des
DRM (*) commencent à sérieusement agacer les utilisateurs, que ce soit ici, aux Etats-Unis, ou ailleurs. Par exemple, le fait de ne pas pouvoir écouter sur son baladeur numérique la
musique achetée sur un des services en ligne [Napster, iTunes Music Store ou RealOne, NDLR]. Et c’est un problème qui devrait s’accentuer avec le développement sur Internet des nouveaux canaux de vente de contenus
numériques, musical, cinématographique ou autre, et la multiplication des baladeurs. Il est donc important de créer un standard permettant aux consommateurs de profiter des contenus achetés sur Internet, tout en assurant la protection des droits
d’auteurs.Afin de faire coexister ces différents DRM, pensez-vous au reverse-engineering, comme l’a fait RealNetworks avec sa technologie Harmony ? Non. Il existe d’autres scénarios pour assurer la compatibilité des DRM sans recourir à cet extrême. Par exemple, un organisme pourrait délivrer un certificat afin d’autoriser la traduction, de manière automatique et
transparente, d’un DRM vers un autre, tout en conservant l’état des droits attachés au contenu (nombre de copies autorisé, limite de durée…) et la nature du fichier numérique. Cette traduction se ferait aussi bien au sein
d’un même PC mais aussi d’un baladeur vers un autre [iPod vers Network Walkman, de Sony, et vice-versa, NDLR]. Un autre scénario serait de permettre à ceux qui ont acheté une ?”uvre numérique (musique,
vidéo….) de la télécharger à nouveau sans avoir à payer une deuxième fois, mais avec un nouveau DRM, compatible avec leur matériel.A quelle échéance voyez-vous la première implémentation de cette technologie ? Nous avons commencé à collecter les informations afin de déterminer les règles et les mécanismes utilisés par les systèmes actuels. A partir de là, nous proposerons une architecture et des spécifications, avant la première moitié de
l’année prochaine, qui seront disponibles sous licence. Nous n’avons pas encore défini la nature de celle-là [open source ou autre, NDLR].Apple, Microsoft et Real ne font pas partie de Coral. Cela ne pose-t-il pas un réel problème ? Je pense qu’il est encore trop tôt pour le dire. Attendons d’abord les premières spécifications puis leur implémentation avant de s’inquiéter de l’absence de tel ou tel grand acteur du marché. Une fois les
mécanismes de compatibilité en place, je pense que les consommateurs iront vers le fournisseur qui leur proposera le meilleur service au meilleur prix. Et cela pourrait se traduire par un contenu ‘ transportable ‘ vers
n’importe quel système sans avoir à le racheter. Une proposition qui pourrait être suffisamment attrayante aux yeux des consommateurs pour forcer les fournisseurs à prendre le train en marche.(*)
DRM : Digital right Management, ou gestion des droits numériques.

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Jean-Baptiste Su (depuis la Silicon Valley)