Le doute n’est plus permis : sous l’impulsion de J2EE (Java 2 Enterprise Edition), le serveur d’applications devient l’épine dorsale de l’infrastructure du commerce électronique. Les principaux poids lourds, comme BEA Systems et IBM, mais aussi iPlanet, jouent sur du velours. Car des éditeurs établis – BroadVision, Vignette ou Ariba – fondent désormais leurs capacités transactionnelles sur l’adoption de leurs serveurs d’applications. Ce faisant, ils font une croix sur leurs développements antérieurs, qu’il s’agisse de C, de C++, de Corba, ou même du Perl. Le mouvement ne cesse de gagner de l’ampleur. L’éditeur de places de marché RightWorks vient ainsi d’annoncer le portage de ses applications sur WebLogic de BEA. L’éditeur Calico a fait le même choix pour ses applications MarketMaker. “Nous avons anticipé l’importance de J2EE. Nos applications sont réécrites sous forme d’EJB, et nous utilisons des technologies de JSP et des servlets pour les pages dynamiques. Ces éléments sont déployés à travers WebLogic”, explique Jean-Pierre Ulmo, directeur général Europe du Sud pour Calico Commerce.
Aucun secteur n’est épargné
In fine, tous les secteurs sont touchés, qu’il s’agisse de la gestion du contenu, de la chaîne logistique ou de la personnalisation du contenu. Vignette et BroadVision ont choisi, respectivement, les camps IBM et BEA. En misant sur J2EE, Open Market entend, quant à lui, se refaire une santé. “Notre Content Server est intégré au-dessus du serveur d’applications J2EE. Nous pouvons sortir de nouveaux modules en trois mois, contre un an auparavant”, explique Claude Cosson, directeur général d’Open Market France. Et d’ajouter : “Sans changer une ligne de code, Content Server s’interface facilement avec d’autres serveurs d’applications J2EE.”Les éditeurs partis en retard sur J2EE, tels que BroadVision, jouent une course contre la montre pour migrer vers les standards J2EE. “Les tests d’invocation des EJB et des services J2EE de WebLogic sont achevés, assure Karen Auman, directeur produits de l’éditeur. Le moteur de servlet est actuellement dans sa phase de mise au point.” Vignette a opté pour un simple interfaçage avec WebSphere. Résultat : des fonctions propres aux services J2EE continuent d’être exécutées au sein de son environnement. Intershop est, lui, parti en avance, dès 1999. “Plus de trois cents développeurs ont travaillé en étroite collaboration avec Persistence”, explique Karsten Schneider, vice-président en charge du développement chez Intershop.
Priorité à la logique applicative
‘adoption des standards transactionnels libère les mains de ces éditeurs. Ils sont désormais en mesure de se concentrer sur l’écriture de la logique applicative. Toutefois, “ils reversent en contrepartie des royalties à l’éditeur et n’accèdent pas à l’ensemble des fonctions du serveur d’applications”, ne manque pas de préciser Tristan Nitot, responsable des solutions d’entreprise chez iPlanet. Car, parallèlement, les ténors des serveurs d’applications, forts de leur ancrage transactionnel, commencent à lorgner le marché des applications. Pour preuve, BEA, qui répète pourtant qu’il est avant tout un fournisseur d’infrastructures, a multiplié les lancements de nouvelles applications sur des créneaux toujours plus variés – qu’il s’agisse de la personnalisation ou de la collaboration. Il revend également les applications d’éditeurs tiers portées sur WebLogic. iPlanet, de son côté, n’a jamais caché ses ambitions de faire d’une pierre deux coups. A terme, chacun estime que le serveur d’applications finira par être livré en standard, au-dessus de la couche du système d’exploitation. Mais avant d’atteindre ce carrefour, la redistribution des cartes entre éditeurs risque de se poursuivre de plus belle.
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