01net. : Même si le volume global des recherches effectuées par les internautes continue d’augmenter et que les chiffres de juin dernier montrent une légère amélioration des résultats, Yahoo! a lentement
perdu des parts de marché depuis janvier 2005 (1). Comment comptez-vous redresser la barre ?
Jeff Weiner : Depuis ses débuts, le monde de la recherche par Internet est rythmé par des phénomènes de rupture : Yahoo! en 1994, Altavista en 1995, Google en 1998. Jusqu’à aujourd’hui, nous
vivions dans une période de transition. Le nouvel élément de rupture est là : c’est l’interaction sociale. Yahoo! est depuis longtemps présent sur ce segment, mais a récemment augmenté son implication. Notamment avec
l’acquisition de
Flickr
[site de partage de photos numériques, NDLR]
et de Del.icio.us
[site de partage de favoris, ou bookmarks, NDLR] mais surtout par
le lancement de Yahoo! Answers, notre service de recherche ‘ humaine ‘. Comment comptez-vous convaincre les internautes de passer de Google à Yahoo! ? En améliorant la qualité de vos résultats, la visibilité de votre marque au sein de vos nouvelles acquisitions ?
Les internautes ne basent pas leurs décisions sur la qualité de l’algorithme utilisé par un moteur, mais sur la capacité de l’outil d’être en adéquation avec leurs besoins. C’est ça qui est différenciant. Yahoo!
Answers est, à ce titre, un élément décisif. Notre avantage est de pouvoir intégrer cette approche avec les autres services Yahoo!. Et les utilisateurs ont été au rendez-vous, puisque de janvier à juin nous sommes passés de 1 à 12 millions
d’utilisateurs aux Etats-Unis.
Pour ce qui est de la ‘ visibilité ‘ de ce service, l’opération Ask The Planet ?” où des célébrités comme le chanteur Bono, Al Gore ou Stephen W. Hawking posent des
questions à la planète ?” a été un énorme succès. La question de S. Hawking, ‘ Comment l’espèce humaine peut-elle survivre aux cent prochaines années ? ‘ a reçu, à ce jour, plus de
24 000 réponses. Nous allons très prochainement réitérer l’opération en Europe. Dans un service comme Yahoo! Answers, comment comptez-vous gérer le problème de la qualité des réponses et de la légitimité des répondants ?
Nous travaillons actuellement à un système qui permettra aux utilisateurs de juger la qualité des répondants. Un procédé proche de celui utilisé par eBay pour évaluer la crédibilité des vendeurs et des acheteurs sera employé. Nous
développons notre propre technologie.Les principes utilisés par Flickr et Del.icio.us, notamment l’usage abondant des ‘ tags ‘, ces mots librement choisis par l’internaute pour décrire ses photos ou ses favoris, vont-ils être
utilisés dans le moteur de recherche Yahoo! ?
En fait, c’est plutôt l’inverse qui se passe. Nous améliorons les capacités de recherche de ces deux services en leur faisant bénéficier de la technologie de recherche Yahoo!. Mais en parallèle, nous intégrons progressivement
des résultats de Del.icio.us au moteur de recherche Yahoo!.Yahoo! vidéo permet aux utilisateurs de partager leurs vidéos. Cette fonction est pour le moins discrète. Comptez-vous investir le marché du partage de vidéos, dominé aujourd’hui par You Tube ?
Yahoo! vidéo gardera une approche très généraliste. En revanche, Flickr est particulièrement bien indiqué pour étendre son champ d’action à la vidéo.Comment entendez-vous rentabiliser un service comme Flickr ?
Aujourd’hui, cela passe par de la publicité contextuelle, le sponsoring, les services ‘ Premier ‘
[plus de capacité de stockage, NDLR] et des accords de partenariats, notamment pour les
services d’impression. Mais nous allons également lancer une place de marché numérique pour permettre aux internautes de vendre leurs photos.(1) Confirmé par les études Search de Comscore, Search Share Rankings de Nielsen//Netratings, Search Engine Analysis de Hitwise, baromètre du référencement et des moteurs de recherche de Xiti/1re Position.
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