ITunes Match est arrivé dans l’Hexagone à l’approche de Noël. Mais ce n’est pas pour autant le cadeau de l’année. A 24,99 euros par an, Match est le complément de l’offre « dans les nuages » d’Apple. Complément, car il s’agit de la brique d’iCloud consacrée à la musique. Rappelons qu’iCloud n’est gratuit que dans la limite de 5 Go (hors musique). Ce n’est pas grand-chose pour qui veut sauvegarder ses documents de travail dans le cloud grâce à des applications comme Numbers, Pages ou Keynotes.
Au-delà de cette capacité un peu chiche (chez Microsoft, le stockage est gratuit jusqu’à 25 Go), la facture s’alourdit : 32 euros par an pour 20 Go supplémentaires et 80 euros par an pour 50 Go. A quoi s’ajoutent les 24,99 euros par an. Mais, pour ce prix, Apple propose de gérer jusqu’à 25 000 morceaux de musique. Offre généreuse ou piège à gogos ? Voyons cela ensemble !
Avant d’utiliser iCloud, il faut mettre à jour iTunes, dont la version 10.5.2 vient d’être diffusée. Seule nouveauté indiquée par Apple : « iTunes 10.5.2 comporte un certain nombre d’améliorations d’iTunes Match et corrige un problème de distorsion audio lors de la lecture ou de l’importation de certains CD. » L’important est qu’iTunes Match marche enfin !
Ce que ne dit pas Apple, c’est qu’il faudra aussi mettre à jour un périphérique comme l’Apple TV pour profiter d’iTunes Match. Ce n’est pas très compliqué, pour peu que la version Windows d’iTunes cesse d’être capricieuse. Car, lorsque la mise à jour du logiciel ne fonctionne pas (ce qui est arrivé à de multiples reprises cette année), il faut désinstaller l’application et la réinstaller en passant par le site d’Apple.
ITunes Match s’initialise en trois étapes, durant lesquelles vous n’avez rien à faire. Pendant ce temps – qui peut durer de quelques minutes à plusieurs heures selon votre débit Internet –, iTunes collecte l’ensemble des informations nécessaires pour identifier vos albums de musique. Voire pour récupérer certains morceaux qu’il n’arrive pas à « matcher ». Ensuite, il indique associer vos morceaux au catalogue de l’iTunes Store. Avant, enfin, de télécharger les pochettes d’albums ainsi que « les morceaux restants ».
Qu’en est-il de ce dernier point ? Les albums amputés seraient complétés, les pochettes manquantes seraient ajoutées, et les tags imparfaits seraient corrigés ? Si iTunes propose – parfois – de récupérer certaines pochettes, à aucun moment nous n’avons constaté que Match complétait les albums volontairement « mutilés ». Pas mieux pour pour les tags, c’est-à-dire les informations sur le compositeur, l’interprète, etc. Il est toujours impossible de les modifier au moyen de la Compact Disc Data Base (CDDB), pourtant utilisée par iTunes lors de l’importation d’un CD. Si vos tags sont mauvais, ils le resteront. Dommage, mais pas illogique.
Match n’est pas dénué de légers dysfonctionnements. Lors de nos tests, iTunes nous a à plusieurs reprises demandé de nous déconnecter et de nous reconnecter « manuellement » afin de nous resynchroniser avec le service.
En revanche, iTunes Match apporte une innovation importante : il est enfin possible d’écouter sa musique sur plusieurs PC Windows ou Mac, sur les iPad, iPhone et iPod de toutes générations (grâce à une simple synchronisation sur un ordinateur) et sur l’Apple TV. Là, nous comprenons mieux les 24,99 euros demandés. Car sur PC, iPad et iPhone, vous pouvez télécharger librement l’intégralité des 25 000 morceaux de musique sans DRM ni restriction d’usage, pour peu que vous accédiez à ce nouveau service par votre compte Apple. De plus, en lieu et place des fichiers d’origine, Apple vous propose (s’il les a en stock) de télécharger des fichiers encodés en 256 kbit/s.
Est-ce à dire qu’Apple propose aux pirates de « blanchir » les fichiers musicaux qu’ils ont illégalement obtenus ? C’était la question que nous nous étions posée. La réponse est non ! Même si ça y ressemble, nous allons ici revenir sur notre première impression.
Premièrement, Apple ne blanchit pas les MP3 d’origine douteuse mais permet seulement à tout utilisateur d’iTunes de diffuser ses fichiers sur plusieurs appareils. Bref, vous continuerez de laver vos MP3 « sales » en famille ! D’un point de vue légal, il appartient toujours au détenteur d’un fichier de prouver qu’il en a bien la propriété.
Interrogée, la spécialiste juridique de 01net. a été amusée et nous a rappelé qu’Apple avait instauré des conditions générales d’utilisation pour se prémunir de tels risques. D’ailleurs, la firme propose, au mieux, de substituer à un fichier de mauvaise qualité un autre, meilleur (256 kbit/s), sans toucher aux tags, dans lesquels figurent parfois des signatures ou d’autres éléments directement liés à l’origine du fichier. Ce que nos tests ont confirmé.
Deuxièmement, avec iTunes Match, Apple ne fait que permettre au détenteur d’un compte Apple de partager ses fichiers avec les dix postes clients d’un seul et même utilisateur. Nous avons pu associer à un même compte quatre PC Windows, deux iPad, deux iPhone et une Apple TV. Les iPod, eux-mêmes associés aux postes utilisateurs, ne comptent pas. Bref, outre la limite des dix postes associés à l’identifiant de votre compte Apple, vous pouvez associer librement tous les usagers des iPod d’une même famille. Il était temps !
Troisièmement, Apple a conscience du risque qu’il y aurait à ce que deux personnes s’échangent leurs identifiants. Partager de la musique avec iTunes Match est un véritable jeu d’enfant. Si cela vous venait à l’esprit, vous seriez immédiatement averti par Apple que votre PC est déjà associé à un compte Apple ainsi qu’au service iTunes Match. Et si vous changez d’identifiants (il n’y a aucun DRM), vous ne pourrez « ni utiliser iTunes Match ou le téléchargement automatique, ni retélécharger vos achats précédents avec un autre identifiant Apple pour une période de 90 jours ». Vous voilà donc prévenu !
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