D’après le câbleur américain ITT, l’apparition des premiers équipements actifs 10 Gigabit Ethernet soulève un problème d’infrastructure jusqu’à présent insoupçonné. Ainsi, selon Philippe Austruy, directeur commercial d’ITT France, “les fibres optiques 50 microns multimodes que l’on trouve le plus souvent dans les LAN des entreprises ne pourront aller au-delà du Gigabit Ethernet”. Le constructeur met en cause la capacité physique de ces fibres : utilisant la longueur d’onde 850 nanomètres et des diodes à LED, elles offrent au plus des fréquences de 500 à 600 MHz, limitant ainsi le débit maximal à 2,5 Gbit/s. Pour pallier le problème, ITT Network Systems & Services propose une fibre optique multimode 50 microns dite ” étendue “. Conforme à la norme OM3 définie par l’ISO/IEC, elle peut atteindre une fréquence de 2 GHz par kilomètre, soit une bande passante nominale de 10, voire 100 Gbit/s, en utilisant une technique de multiplexage (WDM).
Une fibre multimode plus pure
Pour parvenir à presque quadrupler la fréquence de la fibre, le constructeur explique avoir travaillé sur la pureté de la fibre. “En raison d’un défaut de structure, le centre des fibres multimodes 50 microns classiques oppose un indice de réfraction beaucoup trop élevé pour que cette partie de la fibre soit utilisable pour le transport du signal, détaille Philippe Austruy. C’est ce défaut que nous avons réussi à corriger.” À partir de cette nouvelle technique, ITT propose une gamme complète de câblages optiques utilisant des connecteurs classiques (SC, LC, MT-RJ, VF-45), et autorisant la réutilisation des tiroirs optiques existants. Mais, si la capacité d’évolution de la fibre multimode étendue OM3 est, sans conteste, supérieure à la moyenne, le ticket d’entrée reste élevé, avec un prix catalogue au mètre de fibre de 18 euros ht (120 F). Ce qui est toutefois moitié moins cher qu’une fibre monomode pour un lien Gigabit Ethernet longue distance (jusqu’à 1 km), et qu’un lien multimode 10 Gigabit Ethernet déployant plusieurs fibres.
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