Il en rêvait et il l’a fait : introduire sa société au Nouveau Marché. Mais depuis le 9 février, Didier Charpentier, le directeur fondateur d’Itesoft ?” numéro 1 français des logiciels de lecture automatique, de numérisation et de tri de documents imprimés ?” doit faire face aux foudres de la communauté financière. “La communication financière est un exercice nouveau pour nous“, résume-t-il.C’est le constat amer qu’il tire de la chute récente de 30 % de son cours en Bourse, à la suite de l’annonce d’une alerte sur résultat. “ L’école de la Bourse est difficile“, reconnaît Didier Charpentier, qui a tenté à trois reprises de s’introduire en Bourse l’an dernier. Les marchés étant déprimés, il avait pourtant dû y renoncer. Aujourd’hui, la reprise boursière est au rendez-vous mais le cours de son entreprise a du vague à l’âme.Il y a plusieurs raisons à cette mésaventure. La clientèle d’Itesoft ?” essentiellement des grands comptes et des grandes administrations ?” a différé ses commandes. “Un phénomène que nous n’avons pas anticipé à temps“, admet Thierry Charlet, directeur administratif et financier.
Reconquérir la clientèle
Côté clientèle publique, l’administration est soumise à un nouveau code de conduite. Désormais, selon la directive européenne d’avril, toute commande supérieure à 90 000 euros (590 000 francs) fait l’objet d’un appel d’offre. “Nous avons sous-estimé cette donne, confesse Thierry Charlet. Signer un contrat avec une administration européenne prend plus de temps et demande plus de travail.“Côté clientèle privée, le passage à l’euro est un virage difficile à négocier pour l’entreprise marseillaise. Mais, dans ce cas, le business plan de l’entreprise n’est pas critiquable. “Nos logiciels sont adaptés au passage à l’euro mais nos clients, même les plus fidèles, ne sont pas préparés à la monnaie unique. Cela se traduit par un report des commandes. “Il reste à savoir si ces arguments suffiront à redonner du tonus au cours d’Itesoft. La communauté financière s’interroge sur la taille de l’entreprise ?” jugée généralement trop petite ?” dans un marché très atomisé et un secteur qui pourrait voir demain un grand raid industriel. Ce à quoi le président fondateur (qui détient 74 % du capital de la société) réplique en disant qu’il étudie une dizaine de dossiers au niveau européen ?” en Allemagne notamment ?” dans le cadre d’un vaste programme de croissance externe. Les analystes financiers attendent plus de précisions avant de recommander le titre à l’achat.
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