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L’Italie n’assume pas qu’Alfa Romeo appelle sa première voiture électrique « Milano »

Le nom du SUV compact électrique d’Alfa Romeo a voulu rendre hommage à la ville natale du constructeur, ce qui n’a pas plu au gouvernement italien. Le ministre de l’Industrie y voit une pratique illégale, du fait de sa délocalisation en Pologne.

À partir de septembre, Alfa Romeo possèdera enfin un modèle 100 % électrique, baptisé « Milano ». Il se présente comme un petit crossover du segment B, censé remplacer à la fois les Giulietta et MiTo, avec une calandre qui a particulièrement fait parler d’elle puisqu’elle n’hésite pas à retravailler à grande échelle le logo du constructeur, au risque de ne pas plaire à tout le monde.

Cette Alfa Romeo Milano est particulièrement controversée, mais la principale raison ne tient pas en son look ou en son gabarit de SUV. Son principal ennui, c’est son nom. En souhaitant rendre hommage à la ville natale d’Alfa Romeo en 1910, Milan, le constructeur membre du groupe Stellantis vient de s’attirer les foudres de guerre du ministre de l’industrie italien Adolfo Urso.

Dans une interview avec Automotive News Europe, Adolfo Urso s’est en effet montré intrépide pour pointer du doigt l’illégalité derrière la pratique d’Alfa Romeo, à baptiser un modèle produit en Pologne sous le nom d’une ville italienne. Stellantis ne produit effectivement pas son Alfa Romeo Milano en Italie mais sur ses lignes d’assemblage de Tychy, à l’ouest de Cracovie.

Le ministre a fait référence à une loi de 2003, spécifiant l’interdiction de la vente de produits portant des noms à consonance italienne qui ne sont pas fabriqués en Italie. « Une voiture appelée Milano ne peut pas être produite en Italie », s’insurgeait-il, avant d’ajouter : « c’est interdit par la loi italienne ». Pour Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, c’est un bras de fer.

Le patron du groupe automobile né de la fusion entre PSA et FCA expliquait, lors de la présentation de l’Alfa Romeo Milano, que « la création du modèle a lieu en Italie, la conception se fait en Italie, l’ingénierie est réalisée en Italie. Le fait que la voiture soit assemblée dans un autre pays ne signifie pas qu’elle n’est pas italienne ». Une explication appuyée par la nécessité, selon le patron d’origine portugaise, d’en finir avec les limites des passeports en Europe.

Il citait aussi l’aspect économique, qui est majeur ici, et confirmait qu’avec une production allemande, Alfa Romeo allait économiser 10 000 euros sur le prix final de sa voiture, disponible à partir de 40 500 euros tout de même, dans sa version 100 % électrique. À noter que cette nouvelle Alfa Romeo Milano repose sur la même plateforme que la Jeep Avenger, également utilisée sur la Peugeot e-2008 et sur l’Opel Mokka-e.

Le plan italien avec la voiture électrique

Si le gouvernement italien est aussi intransigeant, c’est pour une raison économique aussi. Début janvier, le pays annonçait un nouveau plan d’investissement de 8,7 milliards d’euros étalés jusqu’en 2030 pour que les constructeurs automobiles reviennent produire leurs voitures en Italie.

Fiat est évidemment concerné, alors que le constructeur n’y produit que la Fiat 500 électrique dans son usine historique à Turin. Ce n’est évidemment pas suffisant pour le gouvernement de Giorgia Meloni, d’autant plus que les ventes du modèle (et dont sa production) sont très perturbées. Le gouvernement a aussi espoir que Tesla viendra y installer une deuxième usine d’assemblage en Europe après la Gigafactory de Berlin en Allemagne.

Rien que pour 2024, 930 millions d’euros ont été alloués à ce nouveau plan stratégique. Le financement comprend aussi des aides plus importantes pour l’achat de voitures électriques chez les clients, qui montent jusqu’à 13 750 euros pour ceux dont les revenus annuels n’excèdent pas 30 000 euros et qui souhaitent remplacer un véhicule classé aux normes Euro 2 élaborées en 1997.

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Source : Automotive News Europe