La majorité des opérateurs de réseaux de diffusion de contenu (RDC), réunis au sein d’une association baptisée Content Alliance, affirment leur volonté de collaborer afin de relier leurs plates-formes respectives. A l’exception tout de même du plus important, Akamaï, qui a fait faux bond. C’est du moins ce qui ressort de la première journée d’ISPCon, un salon spécialisé dans les technologies pour FAI qui se tient cette semaine à San Jose.” Aujourd’hui, il n’est pas possible de diffuser du contenu, comme de la vidéo ou simplement des pages Web, à travers plusieurs réseaux spécialisés, tout en assurant la même qualité de service de bout en bout. C’est pourquoi nous avons créé en août dernier la Content Alliance, afin de définir un standard d’interconnexion des RDC gérant notamment la redirection, la distribution et la réplication du contenu sur chacun de ces réseaux. Ce qui implique de pouvoir gérer les serveurs de cache sur tous les réseaux partenaires et de contrôler leur contenu “, explique Jim Ricotta, porte parole de l’Alliance et directeur marketing chez Cisco.Cette organisation, qui rassemble plus de 60 participants, dont de nombreux opérateurs de réseaux, des constructeurs et des éditeurs, a déjà publié une première ébauche de standard sur son site, et collabore étroitement avec l’ IETF pour créer, en décembre prochain, un groupe de travail sur la question.” Il est encore trop tôt pour préjuger de la date du standard définitif, mais on espère commencer les premières implémentations d’ici au milieu de l’année prochaine “, poursuit Jim Ricotta.
Deux alliances pour un même standard
Cependant, les choses se compliquent avec la formation, en parallèle, de la Content Bridge Alliance (CBA) soutenue par Adero, AOL, Exodus, Inktomi, Intel, Mirror Image et Sun. “Nous ne sommes pas concurrents avec la Content Alliance. D’ailleurs, nous présenterons une proposition de standard commun à l’IETF. En revanche, nous n’attendrons pas ce dernier pour lancer le service d’ici à la fin de l’année”, affirme Al Fink, porte-parole de l’Alliance et vice-président d’Adero. Cette dernière assure les services d’administration de réseau et de facturation pour l’ensemble des partenaires connectés à ce RDC virtuel.” Nous reversons de l’argent aux réseaux partenaires en fonction de l’utilisation de leur infrastructure. Cette contrepartie financière incite les RDC à collaborer, et nous sommes déjà en phase de test entre les réseaux d’AOL et d’Exodus. Les utilisateurs d’AOL pourront ainsi accéder aux contenus des clients d’Exodus comme s’ils étaient en local, sur le réseau privé d’AOL “, ajoute-t-il.De son côté, Akamaï, qui opère son propre réseau propriétaire, préfère attendre avant de se prononcer ?” avec plus de 80 % de part de marché, ça se comprend. “Le problème d’un tel standard est qu’il nivelle par le bas. Or nous voulons offrir à nos clients le meilleur service de diffusion possible, ce qui pourrait à terme être plus difficile avec la mise en place d’interconnexions avec des réseaux qui ne suivent pas, par exemple. D’autre part, assurer un même niveau de qualité de services (SLA) sur plusieurs RDC sera difficile à implémenter”, explique Avi Freedman, vice-président en charge du réseau chez Akamaï.Malgré les réserves du principal acteur de ce marché, le reste de l’industrie semble être tombé d’accord pour coopérer et créer ce réseau virtuel géant pour la diffusion du contenu, un Internet bis en quelque sorte.
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