C’est est un peu le serpent de mer du Web. Soutenu en France par les pouvoirs publics (via
Renater, le réseau national des télécommunications pour la technologie, lenseignement et la recherche, ou d’anciennes sociétés étatiques comme France Télécom), le nouveau
protocole
IPv6 régissant les adresses Internet peine à gagner du terrain face au protocole actuel, IPv4.
Seule certification IPv6 du Vieux Continent
La région Bretagne a décidé de donner un coup de pouce au processus, en finançant l’ouverture du centre d’expertise et de test ‘ Point6 ‘. La matière grise de ce centre est apportée à la fois par les chercheurs de
l’École nationale supérieure des télécommunications de Bretagne (ENST) et de l’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA).Gratuitement, Point6 aide les entreprises comme les établissements publics non seulement à comprendre l’intérêt d’IPv6, mais aussi à assurer la bonne évolution (tout en maintenant la compatibilité avec IPv4) des routeurs,
des terminaux et des applications vers ce protocole de nouvelle génération. ‘ Depuis début avril, notre laboratoire de tests est le premier en Europe habilité à délivrer la certification
“IPv6 ready logo
program”
de l’IPv6 Forum auprès des fabricants qui nous font tester leurs équipements ‘, souligne Yannick Skrzypacz, responsable de la communication de Point6. Le centre se refuse à citer les produits
utilisés pour ses certifications, ainsi que le nombre d’entreprises ou d’établissements ayant eu recours à ce service.Les PME ou les groupes industriels travaillant dans le secteur de l’armement seraient les premiers intéressés par l’obtention de ce label IPv6 ready. En effet, l’Otan exige des produits de communication par Internet
compatibles avec ce protocole. ‘ Hormis ce type de sociétés et celles voulant exporter des technologies vers l’Asie, je ne connais pas d’entreprise ayant mis en ?”uvre IPv6 en France. On en reste au domaine
public et universitaire ‘, reconnaît cependant Philippe Lequesne, chargé du développement au Centre des technologies nouvelles de Basse-Normandie, et auteur d’un DVD de sensibilisation sur IPv6.
L’Asie dans les starting-blocks
La grande bascule vers IPv6 sera sans doute menée par l’Asie. Si l’Union européenne possède des réseaux dédiés à la recherche comme 6Bone ou EuroIPv6, le Japon aurait déjà plus d’une quinzaine de fournisseurs
d’accès Internet parés pour IPv6. Dès l’an prochain, tous les équipements Sony connectables à Internet seront conformes au protocole.Fin 2004, la Chine a ouvert, quant à elle, ‘ Cernet ‘, un réseau IPv6 natif destiné à ses dizaines de millions d’élèves et d’étudiants. Le pays le plus peuplé du monde ne dispose en effet que de
1,5 % des adresses disponibles sous IPv4… ‘ L’enjeu pour eux est stratégique. Prendre la tête de ce marché les placerait en situation de force face aux constructeurs électroniques américains et
européens ‘, conclut Philippe Lequesne.
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