Tout droits venus de Cupertino, les iPhone XS et XS Max, qui seront commercialisés à partir du 21 septembre prochain, sont entre nos mains depuis quelques jours. Si tous nos tests n’ont pas eu le temps d’en venir à bout, notamment en ce qui concerne l’autonomie, nous avons eu l’occasion de les côtoyer suffisamment pour livrer nos premières conclusions sur plusieurs éléments significatifs, de l’ergonomie aux performances en passant par un premier point sur la photo. C’est parti pour cette première plongée au cœur des iPhone XS et XS Max.
Grand, encore plus grand
Avec sa diagonale de 5,8 pouces, l’iPhone XS est le remplaçant autant que le successeur de l’iPhone X, sorti l’année dernière. Il offre donc exactement la même ergonomie, adaptée aux mains de taille moyenne. Comme il y a un an, c’est un compromis idéal entre les boîtiers des iPhone de 4,7 pouces et de 5,5 pouces en termes d’encombrement et de prise en main.
Le haut de l’écran demande parfois un peu d’ajustement pour être atteint, mais on y arrive d’une seule main avec un peu de pratique ou en utilisant la fonction qui abaisse l’affichage.
De ce point de vue, Apple nous rejoue l’année 2017 à un (gros) détail près.
L’iPhone 5,8 pouces qui offrait le plus grand écran l’année dernière est devenu, tout à coup, le plus petit. L’iPhone XS Max avec ses 6,5 pouces de diagonale décroche le titre de géant de la famille. Il offre une surface d’affichage véritablement incroyable, un confort auquel on pourrait s’habituer assez facilement.
D’autant que, grâce au design bord à bord, introduit avec l’iPhone X et désormais décliné sur les trois nouveaux modèles haut de gamme, ce mastodonte est plus compact de quelques millimètres que l’iPhone 8 Plus. Il pèse en revanche six grammes de plus, à 208g, cela commence à se sentir un peu, sans être gênant pour autant.
Au global, le XS Max n’est pas trop encombrant dans une poche, ce qui est un bon point. Après quelques jours d’utilisation, notre première impression se confirme. Il est difficile d’interagir avec l’intégralité de la surface tactile en n’utilisant qu’une main – de taille moyenne. C’était déjà difficile avec l’iPhone 8 Plus, la dalle occupant plus d’espace, ça l’est davantage cette année. L’utilisation à deux mains s’impose donc assez naturellement mais s’avère très confortable.
Face ID, un peu plus rapide ?
Pour atteindre le nirvana du bord à bord, Apple avait dû l’année dernière se débarrasser du regretté Touch ID au profit de Face ID. Une technologie bien plus fiable sur le papier, mais qui s’avérait un peu plus lente sur l’iPhone X.
Avec l’arrivée d’iOS 12, disponible depuis hier, 17 septembre 2018, mais pré-installé sur notre modèle de test, Face ID est donné pour être plus rapide. Si la technologie de reconnaissance faciale nous a paru plus réactive, le gain en vitesse ne nous pas non plus sauté aux yeux. Pas assez en tout cas pour qu’on puisse le quantifier. C’est en tout cas une preuve que des progrès dans l’algorithme de reconnaissance faciale et dans l’utilisation du réseau neuronal sont possibles et assouplissent l’usage de Face ID.
Cette année encore, Touch ID demeure le plus rapide de ce côté-ci du Pecos.
L’art d’en mettre plein les yeux…
Avec une régularité de métronome, Apple embarque des écrans fulgurants dans ses différents produits. Au point que l’année dernière, la dalle qui équipait son iPhone X était meilleure que celle des Galaxy S8 de Samsung, qui produisait pourtant les écrans des smartphones d’Apple.
Cette année encore, le Super Retina mérite son nom et frappe fort. La dalle HDR atteint des records de luminosité, au-delà des 625 cd/m2 annoncés. Des deux appareils, c’est l’iPhone XS qui est le plus éclatant. C’est lui également qui offre la meilleure fidélité colorimétrique. Il se place tout juste devant le XS Max et largement devant la concurrence, Android… à l’exception notable du Galaxy S9, qui obtient un meilleur Delta E2000.
Pour mémoire, plus le Delta E est faible, meilleure est la dalle pour rendre des couleurs proches de la réalité (pour information, un Delta E situé entre 2 et 3 sur un smartphone est excellent). La fidélité colorimétrique – quand on n’active pas la fonction True Tone, qui justement adopte les couleurs à la lumière ambiante – est toujours aussi impressionnante, notamment grâce à la technologie P3, l’adaptation par Apple d’une norme professionnelle du monde du cinéma.
Il est intéressant de noter que la dalle HDR est un régal pour les yeux quand on y regarde un film, par exemple, ou les photos que l’on a prises avec l’iPhone. C’est en ce sens le meilleur écran pour mettre en valeur les clichés pris grâce à la technologie Smart HD. Ils apparaissent plus lumineux, mieux exposés… Mais n’allons pas trop vite en besogne.
Photos, du mieux et de vieux fantômes…
Lors de la keynote du 12 septembre dernier, Apple a vanté les pixels plus gros, et donc la capacité à mieux gérer les basses lumières, ainsi que le progrès de son processeur dédié à l’image, son ISP. Il travaille main dans la main avec la deuxième génération de son processeur neuronal embarqué dans l’A12 Bionic. Le premier est optimal pour traiter et calculer les informations « mathématiques » générées par le capteur, tandis que le second est, lui, taillé et entraîné pour détecter aux mieux les visages, par exemple. Cette détection en temps réel d’un ou plusieurs visages permet notamment en théorie un meilleur contrôle de l’exposition et de l’autofocus.
Un arsenal censé rendre plus rapide l’appareil photo, au lancement et au déclenchement, mais également apte à améliorer le rendu des portraits grâce à une meilleur segmentation des éléments composants le visage et l’arrière-plan. Sur ce dernier point, c’est le gain en puissance du « neural engine », qui est donné pour accroître la précision de la découpe des visages et objets photographiés en mode portrait.
Dans les faits, en attendant de vous proposer un test dédié aux performances photo des iPhone XS et XS Max, on note une disponibilité quasi immédiate de l’appareil photo quand on le lance, que ce soit depuis l’écran verrouillé ou depuis l’application. Le déclenchement nous a également paru plus rapide réduisant le nombre de photos floues quand on essaie de saisir un instant fugace, un enfant qui court, par exemple.
L’apport de l’A12 Bionic se manifeste également dans la capacité du mode Portrait à enchaîner plus rapidement les prises de vue. Là où certains portraits peuvent prendre jusqu’à une, voire deux secondes en basse lumière avec l’iPhone X, le temps n’excède pas la demi-seconde ou la seconde dans les mêmes conditions. Par ailleurs, même si nous avons encore observé des ratés, il nous a semblé que les portraits étaient mieux négociés. Les pointes de cheveux relevés sont gérées de manière plus intelligente, en dégradés de flou progressif, à défaut d’être parfaite. Les contours de visages sont également plus doux.
Pour autant, il y a encore quelques petits plantages, parfois, qui gagnent les effets studio mono, par exemple.
En revanche, on apprécie vraiment de pouvoir jouer sur la profondeur de champs a posteriori. Ce réglage fonctionne généralement bien et permet de renforcer ou d’amoindrir l’effet bokeh. Un moyen agréable de donner plus de cachet à un portrait dont l’arrière-plan n’est pas forcément très plaisant…
Dans tous les cas, comme nous le disions plus haut, l’écran Super Retina HDR est un excellent avocat pour les photos prises avec l’iPhone XS et XS Max, qui font donc jeu égal en la matière. Cet affichage splendide met en avant une des réussites de cette nouvelle génération de smartphone Apple, la technologie Smart HDR. Grâce à elle, avec des zones photographiées fortement contrastées ou même à contre-jour tous les plans sont correctement exposés. Les ciels sont notamment très réussis et ce, aussi bien en photo qu’en vidéo, où on pourra passer d’une zone d’ombre à un ciel dégagé sans problème.
Une excellente nouvelle car cela signifie que le rendu de l’image se rapproche de ce que voit l’œil. En plus de quoi, ce type de rendu, qu’on pourrait juger plat, offre plus de marge de manœuvre pour un développement numérique que des images contrastées. Autrement dit, ce rendu « RAW », a du potentiel sous Instagram ou encore SnapSeed.
Par ailleurs, on remarque que la présence de photosites plus grands n’aident pas seulement en basse luminosité mais également pour obtenir davantage de détails au niveau des arrière-plans.
Pour autant, et on retrouve là des démons qui hantent les iPhone depuis plusieurs générations, sauf à être en plein jour, le second module caméra ne fournit toujours pas, lui, un niveau de détails suffisant. Petit point noir qui mène directement à un autre démon, qu’Apple continue d’inviter dans ses smartphones, la manière agressive dont est géré le lissage des pixels. On aboutit à un effet d’aquarelle d’autant plus important que la lumière baisse et que l’ISO monte. Plus discret que sur les générations précédentes il n’en demeure pas moins présent. Une tentation de limiter le bruit numérique qui aboutit à un piqué d’image moins bon que celui des meilleurs concurrents de l’iPhone.
En définitive, les clichés pris avec l’iPhone sont évidemment ceux d’un très bon smartphone, mais on ne peut s’empêcher de ciller un peu quand on transfère certains portraits qu’on croyait réussis sur un ordinateur pour un tirage. En plein soleil, l’iPhone XS ou XS Max est royal… quand le ciel est gris ou que la fête est en intérieur, le jugement est plus réservé.
L’A12 Bionic, un monstre de puissance ?
L’année dernière l’iPhone X se payait les services de l’A11 Bionic, qu’il accompagnait de 3 Go de mémoire vive. Un an plus tard, pour satisfaire des besoins croissants en puissance et l’arrivée d’un neural engine plus gourmand, les iPhone XS et XS Max montent la barre à 4 Go. Le GPU, deuxième itération à être développée par Apple, monte également en gamme.
Au quotidien, cela se manifeste par une interface sans le moindre ralentissement, des pages Web qui s’affichent plus vite, des jeux encore plus fluides, des applications qui se lancent plus vite et un passage d’une application à l’autre qui se fait sans même y penser.
Néanmoins, la tradition veut qu’on ait recours à quelques outils de bench. Ils permettent de quantifier les performances d’un appareil, de donner une idée de ce qu’il a dans le ventre, tout en le situant par rapport à la concurrence et à ses aînés.
Nous avons donc fait appel à deux outils de benchmarks qui dessinent les contours des performances générales de l’iPhone XS et XS Max, en l’occurrence, Geekbench 4 et AnTuTu 7.
Concernant Geekbench 4 et AnTuTu 7, prenons tout d’abord quelques pincettes. Il sera sans doute nécessaire d’attendre une mise à jour de ces applications pour avoir des résultats plus fiables et définitifs. Ainsi, AnTuTu a refusé, avant une réinstallation, de mesurer les performances graphiques complètes de l’iPhone XS Max. De même, le score en multi core du XS Max est étrangement bas. Néanmoins, ces premières tendances donnent un aperçu du gain de puissance obtenu.
La montée des performances s’étale entre 12 et 10% pour Geekbench, tandis qu’AnTuTu est plus généreux avec des scores plus élevés et une progression de 52% de l’iPhone XS par rapport à l’iPhone X et de presque 33% pour l’iPhone XS Max par rapport au même smartphone de référence.
On note qu’avec les deux outils de bench, la partie graphique est en forte progression. Geekbench accorde entre 44 et 47% de progression avec son Metal Score, respectivement pour le XS et le XS Max. Tandis qu’AnTuTu affiche une progression de 59% pour l’iPhone XS et 36,8% pour son grand frère.
Apple fait également une belle démonstration de son savoir-faire en matière de puces et d’optimisation, l’A12 Bionic enterre ainsi la concurrence en termes de performances globales, avec AnTuTu 7.
En attendant d’avoir les résultats de nos tests d’autonomie, point sur lequel on peut d’ores et déjà dire, à l’usage que les iPhone XS et XS Max devraient faire au moins aussi bien que l’iPhone X, on peut dire qu’Apple réussit une belle cuvée en S. Les évolutions ne sont pas nombreuses mais apportent leur lot d’améliorations et de corrections, même si tout n’est pas encore parfait.
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