La keynote, un exercice toujours aussi difficile. Si Apple est la marque qui a hissé la discipline au rang de spectacle total, elle peut aussi rencontrer quelques ratés, aussi bien sur le fond que sur la forme. Analyse de la première keynote de l’ère Apple Park.
Les Tops
Un impressionnant iPhone X
Enfin ! Après trois versions arborant le même facteur de forme (6, 6s, 7 et finalement une quatrième avec le 8), Apple change de braquet. Ecran OLED bord-à-bord, reconnaissance faciale ultra précise et sécurisée, unité de calcul neuronal dans le nouveau processeur A11 Bionic : les avancées technologiques de l’iPhone X sont nombreuses et prometteuses. Même si le prix est à l’avenant et dépasse allègrement les 1 000 euros, comme on le pressentait.
L’Apple Watch 4G que tout le monde attendait
Un peu plus de deux ans après son lancement, voilà la version que l’on attendait depuis le début. La Series 3 embarque une eSIM permettant une connexion au réseau cellulaire 4G. Plus besoin d’avoir alors son iPhone dans la poche lorsqu’on part faire une séance de running par exemple. Même sans smartphone on pourra téléphoner, envoyer des messages, écouter de la musique en streaming ou utiliser Siri.
Steve Jobs Theater, nouvel écrin des keynotes
Dire que l’architecture du Steve Jobs Theater est réussie est un euphémisme. Entrée tout en verre, escaliers monumentaux descendant dans un auditorium luxueux de mille places, ascenseur rotatif : Apple a apporté le même soin à ce bâtiment qu’à ses magasins. Baladé entre différents centres de congrès de San Francisco, les keynotes devraient désormais toutes se tenir ici. Avec un doute tout de même pour celle de la WWDC qui rassemble habituellement bien plus qu’un millier de développeurs.
Les flops
Une keynote sans surprise
Pour l’effet de surprise, c’est loupé. Comme on le pressentait, c’est la première fois qu’on connaissait autant à l’avance les informations qu’allait révéler Apple lors d’une keynote. La faute à des fuites d’envergure, notamment celle de la Golden Master d’iOS 11, a priori en provenance directe de l’un des employés d’Apple à Cupertino. La société va clairement devoir s’attaquer de front à ce problème, tant le secret et la surprise sont constitutifs de son marketing.
Un raté pour la première démo de Face ID
C’est certainement l’avancée technologique la plus impressionnante de l’iPhone X. C’est aussi celle qui entraine la modification ergonomique le plus importante depuis la création de l’iPhone muni du bouton Home. Pourtant, Craig Federighi s’est payé le luxe de complètement louper la première démonstration publique de Face ID.
On croyait dans un premier temps au manque de fiabilité du système qui demande d’entrer un code plutôt que de reconnaître le visage du vice-président d’Apple. Mais en y regardant de plus près, on aperçoit clairement le message en anglais « Face ID requiert un code au redémarrage de l’iPhone ». C’est le message affiché par défaut à chaque premier allumage d’un iPhone depuis l’intégration de Touch ID dans l’iPhone 5s. L’appareil qu’a utilisé Federighi venait donc certainement d’être redémarré. On parie que le technicien en charge des iPhone X de démo n’officiera pas sur la prochaine keynote.
Un iPhone 8 qui continue son petit bonhomme de chemin
Dans l’ombre de l’iPhone X, la présentation de l’iPhone 8 par Phil Schiller semblait clairement forcée. Tout le monde à ce moment-là regardait sa montre en attendant l’annonce suivante. Bien qu’il bénéficie de quelques nouveautés (puce A11 Bionic, nouveaux capteurs photo, écran de meilleure qualité), l’iPhone 8 conserve le même facteur de forme que l’iPhone 6 sorti il y a désormais… trois ans. Et ce n’est pas son dos maintenant en verre qui fera illusion.
Et si l’iPhone X était allé plus loin en photo ?
Par rapport à l’iPhone 8 Plus, l’iPhone X n’apporte qu’une ouverture de f/2.4 sur sa focale de 56 mm, au lieu de F/2.8. Soit tout de même 66 % de luminosité en plus. Malgré tout, Apple aurait pu faire bien plus impressionnant. Avec un tel tarif, on aurait par exemple aimé que la marque soit la première du marché à intégrer système à triple module caméra muni de focales de 24, 35 et 50 mm. Une triplette de rêve (grand angle, reportage et portrait) pour n’importe quel photographe qui se respecte.
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