Avec son smartphone tactile, Apple a généré un engouement général pour l’Internet mobile. Même si tout ne s’est pas passé sans accrocs.
Un véritable petit bijou
On était habitué aux boîtiers informes en plastique des téléphones portables Nokia ou Motorala. Du mastoc et de l’utilitaire. Quand soudain, surgit l’iPhone. Un véritable petit bijou aussi beau qu’une montre de marque… et aussi cher. On était fier de l’exhiber, heureux de le tenir en main avec sa coque noire ou blanche et ses finitions en aluminium. Avec ses formes allongées, ses bords arrondis et son design épuré, il va jeter les bases d’une esthétique qui fait encore aujourd’hui référence. Sans oublier bien sûr son gros et immuable bouton Home.
Par la suite, l’iPhone ne cesse de s’amincir, de s’alléger et de se renforcer. Mais il faut attendre 2013, pour que le 5C innove avec des boîtiers de couleurs vives en polycarbonate : vert, bleu, jaune, rose et blanc. Le 5S se distingue, lui, par ses versions en aluminium de couleur argent, or ou gris.
Aujourd’hui, c’est au tour de Samsung de succomber aux codes d’Apple en passant au métal et à des formes plus fines et plus arrondies pour son nouveau Galaxy Alpha.
Des innovations à effet Waouh
Avec l’iPhone, Apple a réussi le tour de force de nous en mettre plein la vue, et cela plusieurs fois de suite. C’est avec des yeux exorbités que l’on découvre, en 2007, l’interface tactile qui simplifie radicalement l’usage des smartphones et, au passage, sonne le glas des touches de clavier microscopiques. Personne n’avait jamais imaginé cela. L’Internet mobile pouvait enfin décoller.
Deux générations plus tard, rebelote : Apple présente l’écran « Retina » qui fait « disparaître les pixels ». Soyons honnête : qui n’a pas passé son temps à comparer l’écran de l’iPhone 4 avec celui des autres smartphones ? Et quand la firme lance Siri sur l’iPhone 4s, c’est l’exaltation: on peut enfin parler à son téléphone comme à un ami. Bon, c’est vrai, les réponses sont parfois un peu incongrues… Avec l’iPhone 5s, la fonctionnalité vedette est le Touch ID, le lecteur d’empreinte digitale qu’Apple intègre de manière élégante sous le bouton Home. Il a été particulièrement apprécié par le Chaos Computer Club, qui l’a hacké en l’espace de quelques jours.
Un objet d’adoration
Peu d’objets high-tech ont suscité autant de passion que les iPhones. Quelques jours après le lancement en janvier 2007, lors d’une « Stevenote » mémorable, la blogosphere lui avait déjà trouvé un surnom : le « Jesus Phone ». Et c’est vrai, il y avait une ambiance christique le jour de commercialisation, le fameux « iDay » du 29 juin 2007. Des files interminables se formèrent devant les Apple Store pour être parmi les premiers à l’acheter, même si le terminal était – objectivement – très cher. Certains allaient même jusqu’à camper sur place la veille. Ceux qui ressortaient avec le produit étaient applaudi comme lors d’un rite de passage. Depuis, l’adoration n’a jamais réellement cessé. Les files d’attentes existent toujours, tout comme les éternels débats entre iPhone-maniacs et Android-lovers. Quand on aime, on ne compte pas, ni son temps, ni son argent. Et on défend ses idées bec et ongles !
Des couacs mal gérés
Le plus petit des dysfonctionnements prend des allures de drame international lorsqu’il s’agit d’un iPhone. Et Apple ne se montre pas toujours à la hauteur niveau communication pour désamorcer les polémiques.
En 2009, en France, une série noire d’écrans d’iPhones qui se fissurent tout seuls fait la une de l’actualité. Apple fait la sourde oreille, refusant de reconnaître un défaut de fabrication et imputant les incidents à des chocs externes. Certains cas apparaissent vite douteux mais l’affaire ne sera jamais totalement éclaircie puisque la justice renoncera à faire mener des expertises.
L’année suivante, c’est l’iPhone 4 qui défraye la chronique avec un problème d’antenne. En tenant l’appareil, la main de l’utilisateur provoquerait, dans certaines positions, une perte du signal. Steve Jobs s’en sortira en distribuant une coque aux acheteurs.
En rendant l’iPhone 5 plus fin, Apple change aussi sa connectique et inaugure le connecteur 8 broches Lightning réversible. Pas facile à avaler pour tous ceux qui avaient investi dans des accessoires comme des stations d’accueil ou des enceintes qui deviennent alors immédiatement obsolètes et incompatibles avec les nouveaux iPhone !
La sixième version de l’OS d’Apple va réserver à ses utilisateurs une terrible surprise en 2012 : la disparition de l’appli de cartographie Google Maps au profit de Plans. Outre le tollé suscité par cette innovation, les bugs et ratés de Plans se multiplient et des conducteurs se retrouvant même dans le désert ou sur le tarmac d’un aéroport. Tim Cook présente ses excuses et Google Maps finit par revenir dès le mois de décembre sur iOS6. Un aveu d’échec cinglant pour Apple.
L’espion dans votre poche
Mauvaise surprise pour les Apple-maniaques en 2011 : des chercheurs en sécurité dévoile l’existence d’un fichier caché sur l’iPhone qui, pensent-ils, enregistre tous les mouvements de son propriétaire à son insu. Pas très sympa quand même. Face à la vague d’indignation, Apple s’explique : l’appareil n’enregistre pas la localisation de l’utilisateur, mais celle des stations de base et les hotspots wifi environnants, histoire d’accélérer le calcul de géolocalisation. Par ailleurs, tout est archi-crypté et les utilisateurs peuvent désactiver cette fonctionnalité. Ouf, on est rassuré. Mais cette illusion de sécurité ne dure pas longtemps. En 2014, un certain Edward Snowden montre – documents à l’appui – tout ce que la NSA peut faire avec un iPhone… tout en traitant au passage les iPhone-maniaques de zombies décérébrés. Pas cool.
Toxicité, ouvriers exploités… la face noire de l’iPhone
Dès l’année de lancement du premier iPhone, l’organisation écologiste Greepeace épingle Apple. Elle fait réaliser une expertise de l’appareil par un laboratoire indépendant qui prouve sa toxicité. Le téléphone contient des composants bromés, de l’antimoine et des esters de phtalates. En 2012, une autre ONG s’en prend à Apple et à l’obsolescence programmée de ses téléphones. Le taux trop rapide de renouvellement des modèles et les changements de connectiques auraient un coût écologique en produisant plus de déchets et en exploitant des ressources rares. Depuis, la firme tente de soigner son image à ce sujet en affirmant tout faire pour réduire l’impact de son activité sur l’environnement.
En 2012, le New-York Times révèle que le sous-traitant d’Apple Foxconn exploite ses ouvriers à des cadences infernales et fait travailler des enfants pour arriver à livrer à temps les iPhones. Accidents du travail mortels et suicide se multiplient. La même année l’émission française Envoyé spécial réalise un joli scoop en diffusant les premières images clandestines à l’intérieur de ces usines. Les conditions de travail sont telles que les suicides sont légions. Les scandales se multiplient mais Apple ne désavouera jamais complètement son sous-traitant et continuera à travailler avec lui sans sourciller. Aujourd’hui, les dirigeants de Foxconn envisagent de remplacer une partie de leurs salariés par des robots.
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