L’iPhone fait grincer des dents mais cumule surtout records et chiffres impressionnants. Depuis son lancement sur le marché à la fin du mois de juin 2007, il s’est écoulé environ 551,3 millions de smartphones à la Pomme dans le monde. Et pour ceux qui pensent qu’il n’a plus d’avenir, les trois trimestres écoulés pour l’année fiscale 2014 battent systématiquement les chiffres affichés pour les mêmes périodes les années précédentes. L’effet marché chinois est là ! Et il faudrait une catastrophe historique pour que 2014 ne voie pas s’écouler plus de 150 millions d’iPhone, chiffres enregistrés l’année dernière. En effet, près de 130 millions d’iPhone ont déjà trouvé preneur cette année.
Une machine à cash
Des chiffres qui ont évidemment un pendant financier tout aussi vertigineux. Au total c’est plus de 337 milliards de dollars que l’iPhone a rapporté à Apple depuis son lancement. Imaginez que pour ses six premiers mois de commercialisation, l’iPhone a rapporté 123 millions de dollars à Apple, pour frôler le cap des deux milliards (1,844 milliard) l’année d’après. En 2013, il a rapporté 91,3 milliards de dollars à la société de Cupertino et est en bonne voie pour battre ce record cette année…
Lors de l’annonce des derniers résultats financiers trimestriels, c’est l’iPhone, que certains observateurs voyaient en perte de vitesse, qui a tiré Apple vers des sommets inespérés.
Mais ce rôle de moteur n’est pas nouveau. En 2009, les 13 milliards de dollars qu’il génère l’ont fait dépasser l’iPod (8,1 milliards) qui avait connu son apogée l’année précédente. L’iPhone égalait presque les revenus de la division Mac et ses 13,85 milliards de dollars en léger repli par rapport à l’année précédente. C’est à partir de 2010, que l’iPhone impose définitivement sa domination et devient la principale source de revenu d’Apple. Les années dès lors se suivent et montrent une accélération folle jusqu’en 2013, où la courbe de progression des revenus fléchit un peu.
Dépassé l’iPhone ?
Le fruit d’un marché qui commence à saturer et d’une concurrence qui a bien pris ses marques. Si la domination du marché par Android est indéniable, il serait pourtant un peu rapide d’en conclure que l’iPhone n’a plus d’avenir et est un produit dépassé. Quelques chiffres une fois encore remettent les choses en perspective. En mai dernier, aux Etats-Unis, un des plus gros marchés au monde, Apple occupait 41,9% du marché des smartphones en utilisation, devant Samsung et ses 27,8%, selon comScore. Un chiffre en légère progression par rapport à l’année précédente. Au Japon, marché capricieux, en mai 2014 toujours, l’iPhone représentait 25,5% du marché, contre 11,1% à la même période, un an plus tôt. Les deux dernières itérations du smartphone d’Apple, l’iPhone 5s et 5c représentaient 76% des ventes de téléphones intelligents dans l’archipel nippon en octobre 2013, selon Kantar Worldpanel. Un record jamais vu.
KWP ComTech Japan: #Apple takes 76% share of Japan Smartphone sales during October, including 61% on #NTT DoCoMo
— KWP ComTech (@KWP_ComTech) 26 Novembre 2013
Enfin, en Chine, marché en devenir et à très fort potentiel, Apple s’est saisi de 7% du marché au cours des trois derniers mois de 2013, pour atteindre 13,2% ; malgré la présence de smartphones chinois bien moins coûteux. Car c’est aussi un des éléments qu’il faut garder en tête, l’iPhone est un produit premium. Et ces prix élevés ne sont pas forcément un obstacle à sa montée en puissance sur le territoire chinois. Umeng, une des plus grosses sociétés d’analyses du marché mobile dans l’ex-Empire du Milieu, indiquait en mars dernier que les smartphones haut de gamme représentent 27% du marché chinois et que cette niche de « luxe » est dominé à 80% par Apple…
Des utilisateurs plus actifs et dépensiers
Le fait qu’Apple vise des utilisateurs plus « fortunés » ou qui agissent en tout cas en tant que tel a également des répercussions sur les usages. On ne parle pas ici du fait que les utilisateurs d’iPhone surfent plus depuis leur smartphone que les utilisateurs d’Android, mais bien du fait qu’ils dépensent plus et plus souvent.
Au point d’ailleurs que certains analystes déclaraient en début d’année que les smartphones Android étaient utilisés comme des « dumbphones », autrement dit sans qu’ils servent à accéder au Net et surtout à réaliser des achats en ligne ou via le Play Store.
Détaillant cette réalité, App Annie, spécialiste de l’analyse de la consommation via les applications mobiles, indiquait ainsi en avril dernier que si le kiosque de téléchargements de Google sert environ 45% de téléchargements en plus que l’App Store, ses applications génèrent 85% de revenus en moins que celles présentées sur le service d’Apple. La différence tend à réduire, même si l’iPhone se renforce de plus en plus sur des marchés « riches » et plutôt dominés par Android, comme le Japon.
La valse des chiffres à donner le vertige qui virevoltent autour de l’iPhone ne semble pas sur le point de s’arrêter de sitôt. Elle devrait connaître un renouveau le 9 septembre prochain et peut-être même une accélération si Apple a finalement réussi à finaliser son iWatch, porteuse de nombreux espoirs… et fantasmes.
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