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iPhone : l’Europe voudrait un changement « monumental » de l’application Photos

L’Europe continue d’enquêter sur la manière dont Apple s’est conformé au règlement sur les marchés numériques (DMA). D’après la Commission, le géant de Cupertino a négligé certaines de ses exigences. Elle épingle notamment l’application Photos, intégré par défaut à l’iPhone.

Le règlement sur les marchés numériques (DMA) oblige Apple à faire des concessions. Pour se conformer à la législation européenne, le groupe californien a revu une partie du fonctionnement d’iOS, le système d’exploitation de l’iPhone. En Europe, Apple permet par exemple de télécharger des applications depuis des boutiques alternatives à l’App Store. Par ailleurs, les utilisateurs d’iPhone peuvent maintenant choisir leur navigateur par défaut au premier lancement de Safari.

Pour s’assurer qu’Apple, comme ses rivaux Google et Meta, respecte bien les exigences du DMA, la Commission européenne a ouvert une série d’enquêtes. Apparemment, la Commission n’est pas entièrement satisfaite des efforts consentis par Apple. Dans un discours, Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission, regrette que certaines applications iOS par défaut ne puissent toujours pas être facilement désinstallées par les propriétaires d’iPhone.

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Adieu l’application Photos d’iOS ?

Dans sa prise de parole, elle pointe du doigt l’application Photos de l’iPhone. Installée par défaut, elle permet d’organiser, stocker et partager les photos et vidéos enregistrées par le smartphone. Pour Margrethe Vestager, Apple a « l’obligation de permettre une désinstallation facile des applications ». Or, il n’est pas possible de désinstaller l’app Photos, ce qui représente une infraction à l’une des clauses du Digital Markets Act.

Comme le remarque la vice-présidente, « Apple n’a pas réussi à rendre plusieurs applications désinstallables », dont l’application Photos. De facto, on peut s’attendre à ce que l’Europe cherche à obliger Apple à changer son fusil d’épaule en permettant la désinstallation de l’application. En cas de refus, le groupe risque de sévères amendes.

Un changement massif ?

Malheureusement, la chose n’est pas si simple. Relayant la mise en garde la Commission, John Gruber, le célèbre blogueur derrière Daring Fireball, indique que Photos est intrinsèquement liée au système d’exploitation. C’est « l’interface au niveau du système pour la pellicule », explique Gruber. Une grande partie des fonctionnalités liées à la photographie, comme la gestion des albums ou la conversion automatique, s’appuie sur l’application Photos. Pour autoriser ses utilisateurs à se passer de l’application, et se servir d’une solution alternative, Apple devrait réaliser des changements massifs à son système d’exploitation.

« C’est une demande monumentale, et honnêtement, je ne sais même pas comment une telle demande pourrait être réglée », s’inquiète John Gruber.

Le développeur Steve Troughton-Smith n’est pas de cet avis. Dans un billet publié sur Mastodon, le développeur a tenu à nuancer les constatations de John Gruber. D’après lui, la modification de l’application Photos n’a absolument rien d’un changement massif. Dans un scénario dans lequel Apple serait « obligé de supprimer l’application Photos », la firme ne serait pas contrainte de « réécrire iOS » :

« En fait, tous les différents endroits où vous voyez des photos dans le système d’exploitation, comme le sélecteur de photos, sont déjà alimentés par des extensions, ce qui signifie que vous pouvez les remplacer entièrement par une application tierce ». 

Une autre possibilité consiste à « masquer » l’application Photos, « plutôt que de la supprimer purement et simplement du système ». Cette approche permettrait d’utiliser « la photothèque du système comme plateforme principale pour toute application tierce par laquelle vous remplacez Photos ». Il existe apparemment des options pour permettre à Apple de se plier au DMA sans devoir revoir de fond en comble iOS.

Notez que d’autres applications iOS ne peuvent pas encore être désinstallées. C’est le cas de Paramètres, Appareil photo, App Store, Téléphone, Messages et Safari. Faut-il s’attendre à ce que l’Europe contraigne Apple à autoriser la suppression de ces apps par défaut dans un avenir proche ? Les enquêtes de la Commission sont toujours en cours.

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Source : Daring Fireball


Florian Bayard
Votre opinion
  1. Quand une personne achète un iPhone. Elle achète un système d’exploitation qui va avec. Les députés européens feraient mieux de s’occuper de la réduction des dettes que de tels sujets.

    1. L’important c’est d’abord l’interoperabilité entre les differents systèmes…en particulier IOS et Android…

    2. Absolument.. Mais une institution qui n’a comme projet que la démolition de tout ce qu’elle touche pense même à une app photo..

  2. 1000% d’accord avec les commentaires qui précèdent.
    L’Europe aurait intérêt à avoir une vision industrielle, à encourager et soutenir le développement d’applications et matériels en Europe avec pour consigne faire mieux que les Américains ou que les asiatiques.
    Problème, la France et l’Europe sont gouvernés par des fonctionnaires qui n’ont aucune vision d’ingénieur. Ils ne savent que casser et créer les contraintes qui coulent l’Europe.

Les commentaires sont fermés.