Nous travaillons dur pour que chaque utilisateur qui veut un iPhone 5 en ait un aussi vite que possible. » Ce sont les mots de Tim Cook, adressés autant aux futurs clients qu’au marché, après le lancement du nouveau smartphone d’Apple et l’apparition des premiers signes de pénurie.
Un « nous » qui dit « eux »
Dans un post sur le site de China Labor Watch, ONG américaine qui surveille les conditions de travail des ouvriers chinois, notamment dans les usines qui produisent pour les géants de la high-tech, de Samsung à Apple, sont dressées les conséquences quotidiennes de cette marche forcée.
« Quand les dirigeants d’Apple disent “nous”, ils parlent en fait des ouvriers des usines chinoises », qui travaillent dur. Le message de Li Quiang, directeur exécutif de China Labor Watch, donne en quelques exemples et chiffres la mesure des conditions de travail et l’accélération des rythmes de production.
Le lancement de chaque nouveau produit voit Apple augmenter la pression sur ses fournisseurs et demande une augmentation de la fabrication. Ce qui implique l’embauche de jeunes travailleurs, qui « n’ont pas le temps d’être correctement formés », constate Li Quiang. D’autant que les rythmes sont effrénés.
« Une ligne de production de 87 ouvriers devait assembler 3 000 iPhone par jour en août » dernier, indique le message. Or, depuis le lancement du nouveau smartphone, le même nombre de travailleurs doit en assembler 6 500 pendant la même période de temps. Soit près de 75 par ouvriers et par jour. « Les ouvriers se démènent pour tenir les délais – plus de dix de travail par jour, six jours par semaine. »
Des rythmes de production incroyables
Et Li Quiang de rappeler les conditions de stress, de vie et de travail désastreuses. Les heures de repos trop peu nombreuses, les mauvais traitements infligés par les contremaîtres et les tensions qui aboutissent à des émeutes, comme cela a été le cas dans l’usine de Taiyuan, où 2 000 ouvriers se sont insurgés aboutissant finalement à une quarantaine de blessés.
Pour China Labor Watch, Apple « a échoué à réformer suffisamment son modèle de production et de commercialisation ». Et d’ajouter, montrant que les observateurs ne sont pas dupes, « peut-être est-ce parce que le modèle est si profitable ». Et de conclure : « Apple doit changer ses méthodes de fabrication. Elle ne doit plus tenir ses promesses à ses clients en violant les droits des ouvriers sous-payés qui font ses produits. Ou alors, ce que nous avons observé ne pourrait être qu’un début. »
Après avoir atteint un sommet à 700 dollars, l’action d’Apple a chuté ces derniers temps, retombant en dessous de 650 dollars. Mais ce petit dévissé n’est a priori pas lié aux conditions de travail des ouvriers chinois.
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