Quel est le meilleur smartphone en photo ? Et que vaut le nouvel iPhone 16 Pro dans l’exercice ? Pour tenter d’y voir plus clair et pour vous permettre d’y voir plus clair, nous avons décidé de confronter le dernier-né d’Apple avec deux concurrents sérieux dont le nom revient souvent lorsqu’on parle de photophones : le Galaxy S24 Ultra et le Google Pixel 9 Pro XL.
Les règles du jeu
Pour chaque comparatif, nous avons placé les smartphones dans le même ordre. L’iPhone 16 Pro sera toujours au centre, puisqu’il s’agit du dernier arrivé que l’on a forcément envie de comparer à ses aînés. À gauche, vous trouverez le Galaxy S24 Ultra, leader du marché sur Android. Et à droite le Google Pixel 9 Pro XL, le challenger très apprécié par ses fans.
Grand angle
On commence par le grand angle, historiquement le module qui profite des technologies les plus avancées puisqu’il s’agit généralement du module principal, le plus utilisé. Les trois compétiteurs reposent d’ailleurs sur des stratégies très différentes. Le Galaxy S24 Ultra équipe son grand angle d’un capteur 200 Mpx, l’iPhone 16 Pro lui sort des clichés 24 Mpx après pixel-binning lorsque ses concurrents proposent du 12 Mpx, et le Pixel 9 Pro XL mise sur un simple capteur 50 Mpx.
Jour
Attaquons par un cliché où les trois sont relativement proches dans des conditions lumineuses favorables. Vous constaterez immédiatement la différence d’approche dans la colorimétrie, avec un iPhone moins saturé que ses camarades et un Galaxy S24 Ultra qui renouvèle sa teinte légèrement verdâtre. Le Google Pixel 9 se montre chaleureux.
Il est aussi possible de souligner la différence de traitement en se concentrant sur le toit de l’horloge. Si vous vous penchez sur la limite entre le toit et le ciel, vous constaterez que l’iPhone a une approche plus naturelle. Les deux autres, mais surtout le Galaxy S24 Ultra en particulier, viennent créer une sorte de halo autour pour accentuer sa photo. L’horloge elle-même perd beaucoup de détails côté Pixel. Si vous regardez les briques dans la partie en haut à droite de l’image, vous constaterez que l’iPhone perd un peu en détail sur les côtés lorsque ses concurrents semblent plus homogènes.
Nuit
Passons à une scène de nuit pleine d’enseignements.
Attardons-nous pour commencer sur les lumières rouges du bâtiment qui se reflètent sur les briques. C’est bien simple, le Pixel 9 Pro a carrément effacé les briques. L’iPhone parvient à avoir un rendu très naturel lorsque le rouge chez le Galaxy est un peu saturé.
Tournons-nous maintenant vers le lens flare produit par le lampadaire. Celui-ci est très différent dans les trois cas, même si les trois smartphones ne parviennent pas dans tous les cas à l’effacer. Nous avons côté Galaxy une séparation très brusque entre la source lumineuse et la zone d’émission, occasionnant quelque chose de peu naturel. Le Pixel 9 lui a grossi la lampe considérablement pour tenter d’atténuer le flare. L’iPhone 16 Pro s’en sort le mieux avec une belle progressivité et de vrais contrastes de lumière.
Passons à l’arbre situé à gauche. Celui-ci manque de netteté chez le Pixel 9 et le Galaxy S24 Ultra le verdit sans doute un peu trop. L’iPhone 16 Pro pour sa part n’arrive pas à déboucher autant que le Galaxy les zones d’ombre et produit ainsi de larges zones noires.
Ultra-grand-angle
Au tour de l’ultra-grand-angle de monter sur scène. Un temps, le parent pauvre de la photographie sur smartphone, il bénéficie de plus en plus de l’attention des constructeurs. Voyons voir lequel de nos trois participants s’en sort le mieux.
Jour
Sur une scène de jour pour commencer, avec un petit contrejour caché par les nuages, nous constatons que les trois modèles s’en sortent tout de même très bien avec peu de déformations des lignes droites sur les côtés et un piqué franchement très bon dans les trois cas. Il y a tout de même quelques différences intéressantes à noter.
Attardons-nous déjà sur le ciel et le soleil en particulier, qui est complètement brulé dans le cliché avec le Pixel 9 Pro. Cela a au moins pour mérite d’éviter d’avoir un traitement trop agressif comme on peut le voir sur le Galaxy S24 Ultra.
Portez votre regard sur la partie droite de la photo, au niveau du pylône avec comme une forme rectangulaire placée à son sommet. C’est souvent sur les extrémités que la qualité de l’ultra-grand-angle tend à baisser puisqu’il faut que le smartphone parvienne à corriger efficacement certains défauts optiques. On constate ainsi chez l’iPhone une nette perte de détails et chez le Pixel, un liseré violet signe d’une aberration chromatique.
Au niveau colorimétrie, les trois smartphones sont moins éloignés que sur d’autres clichés, mais si les trous de ciel bleu dans le ciel ou la barrière rouge sur la droite de la route trahissent quelque peu le Galaxy S24 Ultra.
Nuit
Passons à une scène de nuit où l’on retrouve un Lens flare dans la partie centre droit. Ce coup-ci, l’iPhone 16 Pro est celui qui parvient le mieux à le supprimer. Le Galaxy S24 Ultra en a fait une boule de lumière tandis que le Pixel y a perdu quelques détails.
En dehors de ce point, le Galaxy S24 Ultra offre dans l’ensemble un cliché mieux réussi, car beaucoup moins bruité et conservant plus de détails. Vous le remarquerez en particulier en regardant l’intérieur du bar ou même sa façade. Les écritures et le pictogramme situés un peu en hauteur tendent à s’effacer chez les concurrents du Samsung.
Téléobjectif
Il se trouve que nos trois concurrents du jour intègrent un téléobjectif avec une promesse de grossissement équivalent X5. Dans les faits, les trois modules sont légèrement différents, avec une focale de 111 mm pour le Galaxy, 120 pour l’iPhone et 113 mm pour le Pixel. Le Galaxy est désavantagé sur l’ouverture focale puisqu’il ouvre à f/3.4 quand ses concurrents ouvrent à f/2.8. Nous verrons que cela ne l’empêchera pas de très bien s’en tirer.
Jour
Sur cette première suite de clichés, nous avons trois approches complètement différentes en colorimétrie, avec un Pixel 9 très rouge, un Galaxy S24 presque délavé et un iPhone qui tire dans les jaunes. Le Samsung est sans doute le plus proche de la réalité, même si son ciel bleu est probablement trop contrasté.
Au niveau du traitement, si vous vous attardez sur certains détails, vous constaterez des différences assez importantes. Les chiffres romains de l’horloge par exemple souffrent de lignes un peu moins travaillées sur l’iPhone, avec un rendu très (trop ?) traité.
Si vous remontez un peu vers le toit au niveau de la décoration qui comporte des croix, vous remarquerez là encore des philosophies assez différentes. On a coutume de dire que les Pixel poussent fort les contrastes, mais sur ce motif, le smartphone de Google est peut-être celui qui offre un rendu plus naturel que ses deux comparses. Ceux-là poussent très fort la zone d’ombre, quitte à la faire trop ressortir.
Dans la même idée, si vous vous concentrez sur le pylône en briques à droite, vous constaterez que l’iPhone s’en sort très bien pour donner une impression de profondeur que les deux autres ne parviennent pas à rendre. Les jointures des briques nous semblent aussi plus sortir côté iPhone que chez ses concurrents.
Dans l’ensemble, nous avons donc un résultat fortement microcontrastés chez l’iPhone.
Nuit
On termine par une scène de nuit concentrée sur un détail : une statue en haut d’un monument. Attention, ne vous fiez pas au rouge dû au feu d’une voiture sur le troisième cliché.
L’Phone est probablement celui qui réussit le moins et qui conserve le moins de détail. Ceci étant, il conserve un look très naturel, bien que très bruité et assez dégradé. Ce côté très peu traité ne l’empêche pas d’intégrer des artefacts assez disgracieux autour de la hanche ou des jambes du modèle qui semble entouré d’une sorte de halo.
Le Pixel 9 Pro XL arrive en deuxième avec une photo très peu bruitée, même moins que celle du Galaxy S24 Ultra, mais avec un traitement algorithmique un peu trop prononcé qui fait perdre des détails à la statue. Regardez au niveau du torse, l’extrémité des ailes ou encore le visage.
Le Galaxy S24 Ultra nous semble remporter la timbale ici avec un cliché qui équilibre les deux propositions de ces concurrents : légèrement bruitée, mais assez accentuée pour conserver des détails. Regardez le haut de l’aile, la couronne, le visage ou encore la main : les détails sont conservés dans tous les cas. Il a tout de même aussi quelques artefacts au niveau des zones à fort contraste, qui passent du très blanc au gris du soir.
Verdict : l’iPhone n’est pas toujours le plus naturel, le Pixel pas toujours le plus traité, le Galaxy se montre très solide
L’objectif de ce versus n’est pas tant de vous dire quel smartphone acheter pour la photo, que de vous guider pour faire le choix qui correspond le mieux à vos attentes. Si vous êtes du genre à aimer traiter vos photos après les avoir prises, nous vous conseillerions tout de même plutôt l’iPhone 16 Pro. Il continue d’offrir, notamment de nuit, un rendu plus naturel au global.
Mais ce que ce comparatif nous a appris, c’est que cela n’est pas toujours le cas et qu’Apple a sans doute ajouté un peu de microcontrastes à sa formule. C’est particulièrement visible dans la scène de jour du téléobjectif où les jointures des briques ressortent plus que jamais chez l’iPhone. À l’inverse, le Pixel qu’on a souvent tendance à qualifier de smartphone qui transforme trop la réalité nous a parfois étonnés par des choix un peu plus sobres. Il n’empêche, le smartphone de Google nous semble clairement le moins bon des trois puisqu’il accumule pour lui le plus d’erreurs.
Au niveau de la colorimétrie, nous avons aussi pu constater à quel point le Galaxy S24 Ultra, à l’exception des ciels, est aujourd’hui presque plus sobre que l’iPhone, quitte parfois à avoir l’air un peu délavé. Le Pixel paraît aujourd’hui le smartphone poussant le plus la saturation des couleurs, notamment dans les tons rouges. Que l’on apprécie ou pas, cela donne au moins un caractère assez chaleureux à ses clichés.
Pour terminer, il faut souligner que sur la photo de nuit, l’iPhone passe du très bon sur le grand angle, avec le cliché probablement le plus réussi et naturel, au très mauvais avec le téléobjectif qui noie sa scène dans le bruit. Dommage, car des trois, l’iPhone est celui qui gère le mieux les lens flare.
S’il fallait désigner un vainqueur, nous serions tentés de décerner la couronne au Galaxy S24 Ultra qui nous semble s’en être le mieux sorti des trois. Mais il ne faut pas oublier que la photographie est affaire de choix et de goût. Alors, n’hésitez pas à vous servir de ce comparatif pour affiner vos envies.
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