Pour la deuxième année consécutive, Apple vient de mettre à jour ses iPad Pro avec une puce pensée pour les Mac et introduite au sein des MacBook Air et MacBook Pro 13 pouces. Ainsi, le M2 vient-il remplacer le M1 à l’intérieur des deux modèles d’iPad Pro, de 11 et 12,9 pouces. Des tablettes qui, par ailleurs, conservent le même design, les mêmes atouts. Tout ce qu’elles gagnent semble trouver son origine dans la nouvelle puce – on pense notamment à la nouvelle fonction Pencil Hover, qui promet plus d’ergonomie et de fluidité.
De son côté, l’iPad d’entrée de gamme fête sa dixième itération avec un design qui n’est pas sans rappeler celui de l’iPad Air de quatrième génération, celui qui était sorti en 2020. Il avait introduit à l’époque le boîtier actuel dont l’apparence s’inspire largement de celui des iPad Pro… Autrement dit, le bouton Home disparaît et le lecteur d’empreintes Touch ID migre dans le bouton Marche/Arrêt, afin de laisser les bordures s’amincir un peu.
Mais, bien entendu, c’est aussi l’occasion de changer le SoC qui anime la tablette… Cette fois-ci encore, on est en territoire connu, puisque l’A13 Bionic est remplacé par… l’A14 Bionic.
iPad Pro : des performances en forte hausse
Mais commençons par parler des iPad Pro. Bien entendu, le M2 s’accompagne de promesses de performances accrues. Apple avance un 15 % en CPU et un 35 % en GPU. Ce qui n’est pas délirant, et en tout cas raccord avec ce que le géant californien annonçait pour le passage du M1 au M2 pour ses MacBook Air (17 et 35 % pour être précis) et que nous avions pu vérifier lors de nos tests. Avec des outils synthétiques, comme Geekbench, nous avions relevé presque 16 % de gain en CPU et entre 26 et 45 % selon les tests GPU, notamment avec GFXBench Metal.
Dans les faits, si le M1 apportait déjà largement de quoi assurer l’essentiel, et beaucoup de superflu, le M2 va en rajouter une petite couche. Cela permettra de conforter le positionnement des tablettes haut de gamme à destination des « pro », et plus vraiment des particuliers qui veulent ce qui se fait de mieux. Il y a l’iPad Air pour ceux-là.
Les iPad Pro deviennent avec le M2 des tablettes qui visent haut, ont des ambitions encore plus grandes, comme de s’inscrire dans des workflows professionnels exigeants. L’arrivée de logiciels comme Octane X ou Da Vinci Resolve, plus tard cette année, devrait conforter cette tendance. Le temps supplémentaire accordé au développement de Stage Manager en est une autre.
Désormais, Apple pense avoir enfin réussi à aligner les planètes : celle du hardware, qui est prêt depuis un moment déjà, celle de l’OS, qui avec iPadOS 16 est censé gommer plus que jamais l’écart entre iPad et Mac pour plus de productivité, et, enfin, celle des logiciels disponibles.
Un effet de projection…
En attendant de pouvoir tester ces nouveaux iPad Pro, on peut d’ores et déjà estimer les gains de puissance qu’on arrivera à observer. En effet, on a deux éléments qui permettent de dresser des estimations plutôt précises. D’une part, le différentiel de performances entre les MacBook Air et iPad Pro M1, et, d’autre part, les résultats de tests des MacBook Air M2. Certes, ce genre de calcul ne se résume pas à une règle de trois, mais c’est un bon départ. D’autant qu’on peut ajouter aux résultats de performances brutes d’autres éléments de tests, comme la stabilité dans l’effort de la puce quand on la glisse dans un boîtier aussi compact et fin que celui des iPad Pro.
C’est d’ailleurs bien pour cela qu’on compare le MacBook Air et les iPad Pro, car tous deux bénéficient d’un refroidissement passif, sans ventilateur, et tous les deux sont assez fins.
Comme le montrent les résultats ci-dessus (en gras, les résultats simulés, et donc non testés), si on applique les mêmes pourcentages de progression entre les iPad Pro M1 et M2 que ceux qu’on a observés entre les MacBook Air M1 et M2, on obtient des gains très honorables, mais toujours favorables aux Mac. Une question de dissipation thermique en grande partie. Une question qui a d’autant plus d’importance qu’au sein du MacBook Air M2, la stabilité de la performance était très légèrement moins bonne qu’avec le MacBook Air M2. Or, la puce M1 s’était sentie très à l’étroit en matière de dissipation thermique dans l’iPad Pro 12,9 pouces. Là où le MacBook Air M1 atteignait un 99,1 %, l’iPad Pro M1 n’offrait que 84,1 % de stabilité. Il faudra donc voir si le M2 se sort mieux de son passage dans le boîtier très fin de l’iPad Pro.
Il faudra aussi voir si toute cette puissance a finalement un sens. Autrement dit, est-ce que l’ergonomie offerte par iPadOS et les applications Pro seront au rendez-vous pour justifier ce bond en avant… et un positionnement tarifaire qui fait s’arracher les cheveux ?
L’iPad 2022, un iPad Air de 2020…
On le disait plus haut, l’iPad d’entrée de gamme 2022 a droit à une mise à jour de son SoC, avec un A14 Bionic. Une puce qu’on a côtoyée dans les iPhone 12 et… l’iPad Air 2020. Autrement dit, l’iPad 2022 a de plus en plus des airs d’iPad Air. Une bonne nouvelle, pour qui veut voir le verre à moitié plein.
Et pour ceux qui veulent vraiment avoir l’impression de faire une bonne affaire, sachez que l’iPad 2022 est moins cher que l’iPad Air 2020 pour la même capacité de stockage et les mêmes options de connectivité (à l’exception du 256 Go 4G…). Pour ceux qui regardent simplement les prix, oui, l’iPad d’entrée de gamme est vraiment plus cher. Grâce au maintien de l’iPad de neuvième génération en tout entrée de gamme -dont le prix augmente également- on pourrait presque passer à côté d’une observation douloureuse : pour vraiment renouveler un iPad d’entrée de gamme, désormais, cela coûte 200 euros de plus (389 contre 589 euros).
Mais ne parlons pas que des choses qui fâchent. Le passage de l’A13 à l’A14 Bionic devrait marquer un joli saut en avant des performances. Cette fois-ci, pas de projections, mais des résultats obtenus avec des configurations très proches.
Si on se tourne à nouveau du côté de Geekbench, on note que les performances enregistrées avec l’iPad Air de 2020 sont entre 19 et 28 % supérieures à celles obtenues par l’iPad 2021 pour la partie CPU. Côté GPU, un œil rapide jeté sur le résultat Compute de Geekbench permet de constater que l’A14 Bionic s’octroie un gain d’environ 67 % pour la partie graphique. Un résultat à modérer un peu en comparant à ceux enregistrés avec GFXBench Metal qui atteignent au mieux une grosse vingtaine de pourcents.
Donc oui, l’iPad 2022 va apporter un joli lot de nouveautés, et pas seulement des couleurs acidulées. D’autant que l’optimisation de Metal au fil des versions d’iOS pourrait renforcer les chiffres que nous utilisons et qui ont été relevés aux lancements de chacune des deux tablettes.
Autrement dit, Apple ne va pas se moquer de vous du côté de la puissance mise sur la table, que ce soit pour l’iPad Pro ou l’iPad classique. C’est une évidence, et personne n’en a jamais vraiment douté. L’impression d’être le dindon de la farce vient plutôt des tarifs pratiqués en France et en Europe en général.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
