Vous n’avez pas besoin du Pro, le Air est trop cher et le Mini trop petit : la meilleure tablette d’Apple est la moins belle, la moins moderne et la moins chère. C’est-à-dire l’iPad de 9e génération. Oui, il s’agit d’un avis subjectif. Oui, il y a certains profils qui peuvent avoir besoin des tablettes susmentionnées pour des besoins métiers, des applications particulières ou tout simplement par envie d’avoir le meilleur.
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Mais pour le commun des mortels, pour le Français (et le salaire) moyen, l’iPad « normal » est la meilleure tablette d’Apple – et sans doute la meilleure tablette tout simplement. Ça va en énerver certains, mais c’est pourtant vrai.
Un produit Apple financièrement (plus) accessible
Le biais des nerds, geeks et d’une partie de la presse technique est de toujours vouloir (et rêver) du meilleur, du neuf, du plus à la pointe. Mais dans la vraie vie, c’est-à-dire quand il s’agit de racheter un sèche-linge, de payer la cantine des petits et d’évaluer si on aura assez d’argent pour partir une semaine supplémentaire pendant les vacances de printemps, les 1000 euros des différentes versions 256 Go des tablettes haut de gamme (Pro, Air – si vous optez pour le modèle 4G, Mini) d’Apple ont de quoi faire peur à l’immense majorité des foyers.
C’est ici que le l’iPad de 9e génération, appelé aussi « iPad 2021 » ou « iPad normal » frappe fort : il récupère une puce A13 très puissante et double la capacité de stockage des versions précédentes pour être vendu à partir de 389 euros (version 64 Go). Un prix imbattable pour une tablette à l’écosystème logiciel béton et à la durée de vie légendaire.
Une électronique qui peut vivre longtemps
La durée de vie d’un iPad de 9e génération a de grandes chances d’être (vraiment) très importante. Pour s’en convaincre, il faut se pencher sur la durabilité matérielle et la pérennité logicielle de vieux appareils Apple. Ici, deux exemples, l’un personnel, l’autre professionnel.
Janvier 2014, votre serviteur alors en reportage au CES de Las Vegas profite d’un bon taux de change Euro/Dollars pour s’offrir un iPad Mini Retina de 128 Go (youhou). Sept ans et demi après, après avoir officié cinq ans à son domicile, l’appareil est parti dans le Sud-Ouest pour s’offrir une seconde vie chez les parents. La petite tablette n’a plus le droit aux mises à jour d’iOS et l’application Scrabble plante au bout de trois parties. Mais elle sert toujours, que ce soit pour consulter les recettes, regarder la TV en Wi-Fi (avec un vieux casque audio à prise jack, bien entendu) quand il y a discorde autour du film du soir, regarder les news ou les mails. Bref, longtemps après être avoir été déclaré officiellement obsolète, l’appareil, quoi qu’un peu petit, fait toujours office d’écran mobile. Ce qui souligne la robustesse physique de certains appareils Apple.
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Ensuite, il nous faut revenir en 2015 et l’exemple de l’iPhone 6S, dont nous vous avons conté la saga de la remise au goût du jour l’an dernier. Bien qu’équipé d’une puce ancienne (A9), ce terminal va profiter de la mise à jour à iOS 15 d’ici quelques jours, six ans après avoir été lancé. Ce qui lui fera 7 ans de suivi logiciel en septembre prochain pour le futur iOS. La puce A9 qui propulse ce vieux terminal aurait entre 2 milliards (A8) et 3,3 milliards (A10) de transistors, les analystes estimant que le total serait plus proche de l’A8. Or, à titre de comparaison, l’A15 qui anime l’iPad de 9e génération compte 8,5 milliards de transistors, soit quatre fois plus. De quoi voir venir de manière sereine des années de mises à jour du système d’exploitation et ne pas craindre de rapide obsolescence.
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Le futur des mises à jour est dans les mains d’Apple, mais entre les législations locales (l’Allemagne voudrait obliger les constructeurs à 7 ans de suivi logiciel) et l’amélioration constante des pratiques d’Apple dans le domaine, on peut être relativement confiants.
Un conservatisme qui a ses atouts
L’iPad 9e génération n’a pas d’écran laminé, sa puce n’est pas la plus performante, il ne prend pas en charge la seconde génération d’Apple Pencil et sa prise Lightning n’a pas les raffinements de l’USB-C des autres lignes d’iPad (connexion à un disque dur externe, vidage des fichiers d’appareils photo et caméras, recharge plus rapide, etc.). Même si, comme eux, il peut servir de bible technique pour les pilotes Air France, de caisse enregistreuse dans votre premier magasin, etc. il ne se glisse pas dans votre « flux de travail professionnel » comme ses frangins mieux dotés.
Mais c’est surtout une tablette familiale. Et à ce titre, elle a les atouts de son conservatisme. La vieille prise Lightning n’est pas la plus rapide, mais couplée à la prise jack, elle permet de recharger l’iPad pendant que le bambin regarde le 12e épisode de « Il était une fois la vie » dans l’avion, casque filaire vissé sur la tête.
Les accessoires sont moins onéreux : compatible avec l’iPad 2019 et 2020, les coques de vendeurs tiers sont légion et même les produits officiels Apple sont moins chers. Logitech propose pour ce produit très volumique des étuis avec ou sans clavier de qualité et bien plus accessibles que ceux des modèles plus pros – on pense ainsi à l’Apple Pencil 1, officiellement à 99 € (souvent dénichable à 80 €), quand le Pencil 2 est à 135 € (125 € chez certains commerçants).
Recycler les vieux équipements, casques, câbles, chargeurs, coques, étuis et claviers permet à notre iPad modeste de limiter, là encore, les dépenses.
L’iPad n’est pas un ordinateur
Cela fait des années qu’Apple essaye par tous les moyens de transformer ses iPad – notamment les Pro – en PC portables. Que ce soit avec des accessoires matériels (étuis avec claviers) ou par le biais d’évolutions logicielles (multitâche dans iPadOS), la firme affine chaque année sa proposition. Sans réellement convaincre. Alors, ne nous tombez pas dessus : oui, il y a toujours des profils qui s’y retrouvent, on pense notamment aux créatifs dans les domaines de l’illustration qui ont dans leur main un Graal – superbe écran, super stylet, applications de pointe, le tout avec un clavier pour répondre aux mails.
Mais dans l’ensemble, l’iPad ne peut pas (encore ?) détrôner un vrai PC portable. La preuve étant que les nouveaux MacBook Pro et Air avec puce M1 sont de francs succès. Pour travailler efficacement (en mobilité), un vrai PC portable reste incontournable. L’iPad, et a fortiori notre modèle d’entrée de gamme, n’est pas un PC. Oui, un étui avec clavier – ou un clavier Bluetooth qui traîne – lui permet de dépanner l’étudiant, les parents, les enfants dans la rédaction de mail, les recherches sur Wikipedia, l’envoi de messages.
Mais il est surtout un écran mobile, tantôt abrutissoir à enfant/parent avec des jeux gratuits stupides (ne regardez pas en l’air, on vous a vu), deuxième, voire troisième écran Netflix, journal du matin ou du soir, radio dans la salle de bain, livre de cuisine à côté des plaques de cuisson et j’en passe. Il est un terminal qui peut passer de mains en mains, de salon en chambre qui sera mis de côté au moment de bosser. C’est aussi cet usage décorrélé du/des PC de la maison qui garantit sa pertinence et sa durée de vie.
On voudrait une option de taille !
En gardant son design vieillot, sa prise Lightning et sa prise jack, l’iPad 9e gen pourrait avoir un grand frère 12-13 pouces, sous la forme d’une copie des premières générations d’iPad Pro. Il deviendrait alors moins mobile, mais parfait pour la lecture, notamment de BD, encore mieux pour les jeux de société en version tactile, etc. Mais pour l’heure, Apple cantonne le très grand format à son iPad Pro 12,9 pouces, dont le prix commence à cher et termine à très, très cher. La plèbe doit donc se contenter d’un écran 10,2 pouces, qui est déjà très confortable.
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Si vous voulez voir loin – en usage comme à la revente –, si vous voulez des fichiers hors ligne pour partir en vacances et ne jamais à avoir à faire le ménage, nous vous conseillons évidemment l’iPad 256 Go. Encore faut-il avoir les 559 euros, c’est un fait, mais même si on est dans le luxe, celui-ci reste acceptable. Cela étant, même le modèle 64 Go à 389 euros est un super produit, aussi puissant que la version 256 Go, mais plutôt dédié à un usage domestique, au streaming et à la consultation de contenus en ligne.
Dans les deux cas, il s’agit du meilleur rapport qualité/technologie/durée de vie/prix non seulement de la gamme d’Apple, mais aussi du marché. La qualité de fabrication et le suivi logiciel d’Apple enfonçant littéralement toute concurrence Android – et c’est un Windowsien équipé d’un smartphone Android qui parle.
Les iPad sont les meilleures tablettes du monde et le modèle le plus démocratique est le joyau caché de la gamme.
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