Nouvelle porte d’entrée dans la gamme des tablettes d’Apple, l’iPad 2018 (de sixième génération) a un argument massue, son prix. Le tarif du modèle d’entrée de gamme affiche 50 euros de moins que le modèle sorti l’année dernière à la même période. Il suffit de continuer à comparer les tarifs pour constater que plus vous montez en gamme, plus la différence de prix entre les modèles 2017 et 2018 est favorable aux iPad les plus récents. La preuve qu’Apple peut tirer ses prix vers le bas…
Du déjà-vu
Evidemment, cela ne signifie pas pour autant que le géant américain rogne sur ses marges. L’iPad 2018 n’embarque que des technologies qui ont déjà pris place dans des iPhone ou iPad sortis depuis quelque temps. La dalle est ainsi identique à celle utilisée l’année dernière (à l’exception du support matériel pour le stylet). Le boîtier est le même que sur les modèles précédents. Le bouton Touch ID utilise la technologie de toute première génération… Même le SoC embarqué dans l’aventure, un A10 Fusion, a déjà été rencontré en septembre 2016 lors de la sortie des iPhone 7 et 7 Plus. Apple l’utilise d’ailleurs à la même fréquence (jusqu’à 2,33 GHz) et avec la même quantité de Ram (2 Go).
Des performances en hausse
De facto, les performances générales de la tablette, obtenues avec nos différents outils de benchs, sont assez proches de celles de l’iPhone 7. Mais, plus intéressant, elles sont systématiquement supérieures à celle du modèle 2017. Apple avance deux pourcentages : un gain de 40% pour la partie processeur et 50% du côté du GPU par rapport au A9, qui équipait le modèle sorti l’année dernière.
Avant de passer aux chiffres, une constatation. La puissance offerte est largement suffisante pour les usages du quotidien – elle l’était d’ailleurs déjà l’année dernière. Nous avons retouché quelques photos, monté des vidéos (Full HD, essentiellement) et joué, tout est fluide. Le passage d’une application à une autre est rapide, on peut, sans connaître de ralentissement, ouvrir deux applications côte à côte et même afficher une vidéo en mode Image dans l’image.
Quand on regarde les scores obtenus par les iPhone 7 Plus, iPad 2017 et iPad Pro 10,5 pouces et qu’on les compare à ceux de l’iPad 2018, on voit que la promesse de l’iPad 2018 faite par Apple est quasiment tenue. Le gain de performances enregistré avec Geekbench oscille entre 30 et presque 40%. Du côté du CPU, l’iPad de sixième génération est à la hauteur des prédictions d’Apple. Côté GPU, il est davantage en retrait si on se fie à des outils de benchs qui se concentrent sur l’exploitation de Metal, l’API graphique utilisée dans iOS. Néanmoins, on obtient des pourcentages de progression qui s’étalent de 15,5% (avec 3Dmark Overhead Metal) à 45% (avec Basemark OS II).
Pour autant, la puissance nécessaire est là, dès lors difficile d’ergoter, surtout quand on prend en considération le prix global.
Une hiérarchie respectée
Sans surprise, pour compléter cette revue, Apple a fait en sorte que son iPad 2018 ne vienne pas cannibaliser les performances des iPad Pro. En mars 2017, l’iPad de cinquième génération s’était approché trop près de l’iPad Pro 9,7 pouces en termes de performances, au point de réduire son attrait. Un état de fait qui avait été corrigé en juin suivant par l’introduction de deux nouveaux iPad, équipés de processeurs A10X et de deux fois plus de mémoire vive.
Maintenant que la gamme iPad est équilibrée et structurée, Apple évite ce travers, l’ordre naturel est donc préservé. Faut-il en conclure qu’on n’assistera pas à une mise à jour de l’iPad Pro dans les prochains mois ? Peut-être, ce pourrait être un argument, sauf si Apple tient à creuser davantage encore l’écart entre les deux extrémités de sa gamme de tablettes.
La force… tranquille
Quoi qu’il en soit, avec un premier tarif fixé à 359 euros, l’iPad 2018 n’a vraiment pas à rougir de ses performances – la puissance ne devrait pas vous faire défaut… Le seul élément de sa fiche technique qui pourrait être considéré comme un défaut est sa faible capacité de stockage de 32 Go. C’est trop peu en 2018 et cette limitation se fera de plus en plus sentir au fil de sa durée de vie, qu’on peut estimer à cinq ans minimum.
Avec cet iPad, Apple joue une main sûre. Il n’abat aucun atout majeur et fournit des technologies éprouvées. Autrement dit, fidèle à sa tendance à se reposer sur ses acquis, il ne force pas son talent. Mais pourquoi le ferait-il ?
A ce prix, avec ces performances, cette configuration, cet écosystème logiciel, cette qualité de finition et d’intégration, l’iPad de sixième génération est un nouveau roi incontesté du marché des tablettes. Parce qu’il est bon, certes, mais aussi parce qu’il n’a plus vraiment d’adversaire, ni sur Android, ni sur Windows… Et du côté de ChromeOS ? Cela reste à voir.
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