Le match des systèmes d’exploitation mobile se résume à un duopole entre iOS et Android qui divise le monde des smartphones. Mais, les comparaisons chiffrées entre ces deux environnements ont aussi leurs limites tant leurs prestigieux créateurs – Apple et Google – ont choisi des voies différentes.
Sans conteste, Android fait la course en tête à la fois sur les smartphone et les tablettes. Sur l’année 2013, selon Gartner, le système d’exploitation aurait rattrapé son retard face à Apple pour les tablettes. En 2013, Android a atteint une part de marché de 62%. Entre 2012 et 2013, les parts d’Apple, pionnier avec l’iPad, ont fondu de 52,8% à 36%.
De même dans les smartphones, Android se taille la part du lion. En Europe sa part de marché, selon le panel Kantar, atteignait 65,2 % entre novembre 2013 et janvier 2014 contre 22,2 % pour iOS.
L’évidence de la domination d’Android sur le marché par rapport à iOS doit cependant être relativisée. Les forces en présence sont inégales et s’appuient sur des ressorts très différents. La performance commerciale d’Apple avec l’iPhone s’apprécie à cette aune.
D’un côté, la stratégie de licence de type Open Source (toutes proportions gardées !) voulue par Google a fait boule de neige et elle a assis son succès. Ce choix a suscité la démultiplication des constructeurs ayant opté pour Android, Google assurant le contrôle de cet éco-système via sa boutique d’applis Google Play.
Le succès d’Android se mesure aux chiffres des terminaux diffusés : l’éditeur Open Signal a ainsi constaté que ses applications avaient été téléchargées par 18 796 terminaux mobiles différents, toutes catégories confondues. Et cette masse s’accroît chaque année, puisqu’ils n’étaient que 11 868 l’an passé, selon lui.
De l’autre côté, les ventes d’iOS ne sont soutenues que par Apple. Le constructeur californien a toujours privilégié une intégration intime entre ses matériels et leur système d’exploitation qu’il estime être le seul à pouvoir optimiser. Il a bâti en parallèle tout un écosystème d’applications dont il assure le contrôle de très près.
Ses ventes dépendent d’une gamme de tablettes tactiles incluant quatre modèles différents (iPad Air, Ipad avec écran Retina, iPAd mini avec et sans écran Retina). Pour l’iPhone, trois modèles sont vendus : 4S, 5C et 5S.
Cette gamme restreinte n’empêche pas d’Apple d’avoir écoulé sur les neuf premiers mois de son année fiscale 2014 (d’octobre 2013 à fin juin 2014) 140 millions d’iPhones ! Il avait déjà vendu plus de 150 millions d’iPhone en 2013 !
Seul l’iPad donne quelques signes de faiblesses au niveau des ventes. Celles-ci ont baissé de 9 % en un an (comparaison entre les troisièmes trimestres 2014 et 2103).
La comparaison entre iOS et Android doit aussi tenir compte de l’extrême fragmentation du système d’exploitation de Google au niveau des versions. Alors qu’Apple est seul maître à bord pour la mise à jour de son parc, Android reflète un paysage éclaté et des stratégies plurielles.
Apple offre ainsi une homogénéité remarquable : près de 91 % du parc iOS serait déjà passé à la dernière itération iOS 7.
A contrario, la version Kit Kat (4.4), la plus récente, ne représenterait que 20,9 % du parc Android installé. Chaque constructeur de smartphones Android reste maître du calendrier de la mise à jour Android sur les modèles qu’il a vendus. Tout dépend de la stratégie commerciale de chacun.
Certains mettent à disposition rapidement les dernières mises à jour mais privilégient leurs smartphones les plus récents. Des modèles anciens sont “oubliés” pour de bonnes ou mauvaises raisons techniques. Résultat : d’un possesseur de smartphones Android à l’autre, personne n’a la même version installée sur son mobile.
Certains, Apple en tête, vont même jusqu’à estimer qu’une comparaison équitable avec Android ne devrait même s’effectuer qu’avec Google et ses mobiles Nexus, puisque ce dernier pratique aussi l’intégration entre OS et matériel.
Quoiqu’il en soit, en mai 2014, aux Etats-Unis, véritable baromètre de la puissance d’Apple, celui-ci occupait encore 41,9% du marché des smartphones en utilisation, pas très loin d’Android et ses 52,1%, selon comScore. Cette même analyse plaçait même Apple devant le rouleau compresseur Samsung et ses 27 % de part de marché !
Enfin, n’oublions pas aussi qu’Apple raisonne autant en terme d’évolution de son parc existant d’iPhone que par rapport à la concurrence d’Android.
Selon Kantar World Panel, Apple attendrait beaucoup des intentions de migration des possesseurs d’iPhone 4, 4S et 5 pour doper les ventes de son futur iPhone 6.
Rien qu’aux Etats-Unis, 48 % des utilisateurs actuels d’iPhone envisageraient de passer à un nouveau modèle dans les 12 mois qui viennent. En effet, 43 % des iPhone en service seraient âgés de plus de 24 mois et la durée de vie moyenne d’un smartphone est de 20 mois…
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