Environ 500 milliards de dollars (575 milliards d’euros) auront été dépensés en vain l’année dernière par les entreprises, soit 20 % du total des investissements IT (Information Technology) à l’échelle mondiale, estimés à 2 700 milliards de dollars. Les entreprises européennes ne sont pas épargnées, avec un gaspillage de 140,5 milliards de dollars (158 milliards d’euros).C’est l’institut Gartner qui tire la sonnette d’alarme. Andy Kite, analyste de l’institut, précise que ces chiffres ” restent très conservateurs car bien souvent les responsables des entreprises interrogées nous communiquent des estimations allant jusqu’à 50 % “.
Gabegie et projets mal définis
S’il n’existe pas d’investissement qui se révèle efficace à 100 %, les technologies de l’information semblent néanmoins particulièrement sujettes au gaspillage. D’autant que, pour ce type d’investissement, les entreprises ne disposent d’aucun outil d’estimation des coûts et des bénéfices réels. ” Du coup, elles ont tendance à surestimer tous les postes d’investissement pour s’assurer de pouvoir mener à bien un projet “, explique Andy Kite.Passé la mode du B-to-C en 1999 et celle du B-to-B en 2000, fort propices aux investissements hasardeux, les entreprises ont préféré, l’année dernière, gaspiller leur argent dans des développements logiciels mal définis.Pour l’analyste du Gartner, s’il est courant qu’une entreprise achète 100 serveurs pour n’en utiliser que la moitié, cela coûte cependant moins cher que de signer pour des licences ou des développements logiciels dont on ne fera rien.Dans le même esprit, les entreprises maîtrisent également mal les coûts d’infrastructures de réseau. Ne centralisant pas leur parc logiciels, elles paient parfois des licences sans le savoir ou continuent à financer des projets qui ne verront jamais le jour.
2002, année de transition
Tout en soulignant l’importance stratégique des investissements IT pour les entreprises, le Gartner préconise quelques principes simples pour diminuer le gaspillage. Tout d’abord, il faut faire de 2002 une année de transition, histoire de faire le tri dans les investissements et les pratiques des années d’euphorie. Cela implique également d’avoir le courage de ” tuer ” les projets dont les résultats ne sont pas immédiatement probants, et de ne garder que ceux qui sont en droite ligne avec l’activité historique de l’entreprise.Cela étant, ces dépenses incontrôlées pourraient avoir un impact plus néfaste sur la reprise économique que la faillite monumentale d’Enron. Car ces chiffres montrent que les dirigeants d’entreprise ont pris conscience du problème et qu’il seront beaucoup plus prudents à l’avenir, et ce, même en cas de reprise économique. ” Au mieux, l’investissement en 2002 sera égal à celui de 2001, mais il est peu probable qu’ils décident dinvestir davantage”, explique Andy Kite.
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