Peu après le massacre d’au moins 59 personnes par Stephen Paddock à Las Vegas, les blogs, les forums et les réseaux sociaux ont commencé à émettre quantités de fausses informations et de canulars. Ce qui n’a rien d’étonnant. Malheureusement, les géants Google et Facebook se sont eux aussi laissé submerger et ont aidé de façon involontaire à diffuser cette vague d’intox.
Ainsi, Facebook a bien activé son « Safety Check » qui permet aux utilisateurs d’être alerté d’une catastrophe. Cette alerte s’accompagne d’une sélection d’articles censés les informer et les guider vers des organisations caritatives. Mais au début, Facebook a surtout affiché des hoax et des arnaques. Selon EnGadget et FastCompany, la fonction affichait plusieurs articles qui répandaient une fausse spéculation sur l’identité du tueur, en occurrence les articles du blog Alt-Right News et du site The Gateway Pundit. Parmi les autres contenus mis en avant par Facebook figuraient, selon The Verge, une demande de dons en bitcoins, des photos d’une association régionale de nudistes, un site qui vend des autocollants pour voitures, etc.
Top 3 news links in Facebook's safety check are:
—mytvtoday(.)com, asking for Bitcoin donations
—theantimedia(.)org running a republished ZeroHedge article by "Tyler Durden"
—dennismichaellynch(.)com, selling bumper stickers pic.twitter.com/liF8wMQTdJ— Ben Collins (@oneunderscore__) October 2, 2017
Chez Google, la gestion des contenus n’était pas beaucoup plus glorieuse. La section News du moteur de recherche a fait la promotion d’un fil de discussion de la section « alt-right » du forum 4chan. Les messages répandaient, eux aussi, la même fausse spéculation sur l’identité du tueur. D’ailleurs, c’est probablement ce fil de discussion qui, affiché en tête de gondole de Google News, a mis le feu aux poudres et généré les différents articles sur les sites des sympathisants de droite. Il faut dire que l’histoire s’y prêtait : selon les utilisateurs de 4chan, le tueur était un homme « qui détestait Trump ».
Facebook has put The Gateway Pundit at the top of its feed today. Google News promoted a 4chan thread. Silicon Valley, we have a problem.
— Ed Bott (@edbott) October 2, 2017
Pourquoi ces fausses informations ont-elles été mises en avant ? C’est la faute aux algorithmes. « Malheureusement, au début de ce matin, nous avons brièvement présenté un site Web 4chan inexact dans nos résultats de recherche pour un petit nombre de requêtes. En quelques heures, l’histoire de 4chan a été remplacée de façon algorithmique par des résultats pertinents. Cela n’aurait pas dû arriver, et nous continuerons à apporter des améliorations algorithmiques pour éviter que cela ne se produise à l’avenir », a expliqué le géant du web dans un communiqué.
Pour sa part, Facebook rejette une part de la responsabilité sur les scélérats du copier-coller. « Notre centre mondial des opérations de sécurité a repéré la publication ce matin et l’a supprimée. Cependant, son retrait a été retardé de quelques minutes, ce qui lui a permis d’être copiée et diffusée en ligne. Nous travaillons à résoudre le problème qui a permis que cela se produise et regrettons profondément la confusion que cela a causée », a expliqué un porte-parole du réseau social à FastCompany.com. On voit que l’intelligence artificielle a encore du progrès à faire.
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