Nous sommes un peu comme un concentrateur pour opérateurs téléphoniques, explique Fabrice Coquio, directeur général d’InterXion France. Nous ne sommes pas là pour vendre de la bande passante, mais pour faire se rencontrer les opérateurs et FAI.”Dans le paysage des services télécoms, la société a en effet su trouver une niche inoccupée : la mise en relation technique des opérateurs.
Un point de rencontre neutre
La société, fondée en 1997 par Bart Van den Dries, ex-directeur de l’opérateur KPN, met pour cela à disposition des opérateurs, des salles d’interconnexion où sont installés des commutateurs téléphoniques. La majorité des opérateurs européens, dont Carrier One, Global Crossing, Colt, Interoute, KPN, Level3 et MCI WorldCom, utilisent ce service en se connectant directement à ces commutateurs. “Tous les opérateurs ont des besoins d’interconnexion, et personne, jusqu’à présent, n’offrait de point de rencontre neutre”, constate Fabrice Coquio.
Les salles d’interconnexion d’InterXion, dont la cinquième vient d’ouvrir à Aubervilliers, deviennent dès lors des lieux d’échange. Au lieu de devoir câbler et décâbler les connexions bilatérales en fonctions des accords, les opérateurs se relient désormais entre eux à loisir, de manière provisoire ou définitive. InterXion joue le rôle de standardiste au service des opérateurs de téléphonie. Et bien sûr, les fournisseurs d’accès sont attirés par la forte concentration de dorsales en un même lieu. Comme il serait dommage de ne pas profiter d’une telle position, la société profite d’avoir les opérateurs européens sous la main pour ajouter des offres d’hébergement de sites web au catalogue. L’avantage est clair : un client peut désormais changer à loisir d’opérateur sans avoir à déménager son matériel. Mieux encore, InterXion exploite une salle de marché en ligne, où les opérateurs peuvent s’échanger des minutes de communication ou de la bande passante, comme à la Bourse. InterXion préfère cependant l’appellation de ” guichet unique ” des télécoms.La neutralité d’InterXion est primordiale pour le succès d’une entreprise qui ne peut qu’accélérer (en la simplifiant) l’ouverture du marché des télécoms à la concurrence. La pire des choses qui puisse lui arriver est qu’elle se fasse racheter par un géant des télécommunications…
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