Intershop prévoyait de réaliser ses premiers bénéfices en 2000, le marché en a décidé autrement. Sur le dernier trimestre, l’éditeur allemand de logiciels pour le commerce électronique ne réalise que 28 à 30 millions d’euros de CA, au lieu des 40 à 50 millions escomptés. Mais, surtout, il encaisse des pertes de 30 à 32 millions qui viennent effacer les premiers bénéfices du second trimestre.La cause de cette déconfiture ? Un net ralentissement des investissements technologiques des entreprises aux Etats-Unis. A la fin de l’année dernière, les clients ont préféré attendre et reporter leurs achats sur 2001. Par ailleurs, l’éditeur paie aussi le prix du lancement de Enfinity, sa solution destinée aux grandes entreprises. Intershop a notamment changé sa stratégie de distribution et passe de la vente par un réseau de distributeurs de produits peu chers et faciles à utiliser à la vente en direct aux grands comptes d’une solution complète. Une méthode qui allonge les délais de décision des clients et retarde les rentrées d’argent. Toutefois, ce changement de cap pourrait se révéler gagnant à moyen terme, Enfinity ayant déjà représenté 70% des ventes d’Intershop au troisième trimestre 2000.A court terme, Intershop doit faire face aux conséquences de son annonce, avec une chute de 70 % du cours de son action au Neuer Market en Allemagne et au Nasdaq aux Etats-Unis. Des sociétés du même secteur, comme SAP, Broadvision, Gauss Interprise et Brokat, ont été entraînées dans le mouvement, créant de fortes turbulences sur la Bourse allemande.
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