Intershop semblait bien parti pour tenir tous ses objectifs : l’éditeur allemand est désormais coté au Nasdaq ; son logiciel Enfinity, lancé fin 1999, est adopté par quelques grands comptes prestigieux ; et les deux premiers trimestres de l’année 2000 sont bénéficiaires. Las, le troisième trimestre, clos fin septembre, vient de plomber les comptes du pionnier du commerce électronique.Le montant des pertes n’est pas encore connu précisément, mais pourrait compromettre le passage à l’équilibre financier prévu pour cette année. Le bénéfice net dégagé au cours des six premiers mois de l’année est en effet inférieur à 3 millions d’euros. La société, créée en 1992, risque d’afficher une nouvelle année déficitaire. Ces mauvais résultats, vus comme exceptionnels, sont imputés aux frais consécutifs concernant l’acquisition des sociétés Owis et Subtonic ainsi qu’une coûteuse campagne publicitaire américaine de 7 millions d’euros.L’éditeur, bien implanté en Europe, fait aujourd’hui le forcing pour se faire une place sur le plus gros marché mondial. Cet effort de promotion a affecté ses résultats, car il n’a pu être compensé par une augmentation de l’activité. Le chiffre d’affaires du troisième trimestre devrait se situer entre 34 et 35 millions d’euros. C’est trois fois plus qu’il y a un an, mais seulement 5 % de mieux qu’au trimestre précédent. Une progression modeste que le responsable financier, Wilfried Beeck, explique notamment par le ralentissement de l’activité en Europe durant les mois d’été. La réaction de la Bourse ne s’est pas fait attendre : le titre a perdu près dun tiers de sa valeur depuis sa première cotation au Nasdaq début octobre.
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