Contrairement aux promoteurs des technologies de boucle locale radio, les opérateurs de satellites se gardent bien d’attaquer les connexions ADSL filaires de front.” Notre offre ne concurrence pas les lignes ADSL terrestres “, s’accordent à dire, chacun de son côté, les porte-parole des opérateurs de satellites SES Astra et Eutelsat
. ” Notre système est destiné aux sites non couverts par les liaisons filaires et qui ne disposent d’aucune solution d’accès à Internet à haut débit “, explique en particulier Florence Leblond, responsable marketing de SES Astra.Objets de leurs attentions : les PME situées dans les 75 % du territoire français non connectés aux liaisons ADSL traditionnelles, soit 35 % des lignes RTC en France.Ainsi, SES Astra lance un nouveau service, Netsystem.com, par l’intermédiaire de son partenaire éponyme, dont Astra est actionnaire à hauteur de 15 %. En pratique, cet opérateur italien cible surtout les particuliers, les indépendants et les très petites entreprises disposant au plus de huit postes en réseau.Le principe de son offre consiste à proposer des accès haut débit à Internet par voie satellitaire, en mode monodirectionnel (la voie descendante passe par le satellite, mais la transmission montante s’effectue sur le réseau commuté), avec deux types d’abonnements mensuels : Sat ADSLPlus, à 36 euros (ttc), pour des débits allant jusqu’à 330 Kbit/s, ou Sat ADSLPro, à 42 euros (ttc), pour un débit maximal de 640 Kbit/s.Outre le modem analogique nécessaire pour la transmission par le RTC, l’entreprise utilisatrice doit s’équiper d’une antenne parabolique orientée vers le satellite d’Astra, et soit d’une carte DVB (Digital Video Broadcast) à insérer dans le PC ou le serveur, soit d’un modem satellite USB.Netsystem propose, en partenariat avec Yahoo!, des packs à 36 euros incluant la carte DVB, et d’autres à 189 euros avec le modem externe. “Nous avons conscience que c’est une solution basique. Mais elle sera fortement appréciée dans les zones rurales, explique Pier Luigi Corvi Mora, responsable marketing de Netsystem. C’est un booster de la connexion analogique.”En termes d’objectifs, à l’horizon 2003, Netsystem table sur 20 à 30 000 abonnés hors Italie, dont 10 000 en France, pour un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros dans l’Hexagone.
Une part de marché encore infime
De son côté, Eutelsat s’est entouré de plusieurs partenaires pour expliquer les possibilités d’accès haut débit à Internet par satellite. Certains de ces prestataires disposent d’une plate-forme physique connectée à une dorsale Internet. Ils louent à Eutelsat d’importants débits transitant par satellite, par exemple de l’ordre 8 Mbit/s, qu’ils mutualisent, les enrichissant éventuellement de services (voix sur IP, vidéo-conférence…), pour s’adresser ensuite aux PME.Par exemple, l’opérateur monégasque Divona, filiale de Vivendi Universal, propose Net by Sat, une connexion satellite bidirectionnelle. Le kit d’installation comprend une antenne et un modem, le tout pour 2 500 euros (ttc). Selon les volumes alloués et le nombre de postes connectés, les abonnements démarrent à 170 euros par mois (pour un débit minimal de 128 Kbit/s en émission et de 512 Kbit/s en réception) et peuvent monter jusqu’à 700 euros par mois.” Lancée en août 2002, l’offre Net by Sat devrait relier environ 1000 sites d’ici à fin 2003 “, indique Frédéric Roumegoux, responsable marketing de Divona.Frédérique Gautier, responsable de la communication d’Eutelsat, reconnaît que “les technologies satellites ne concernent que 2 % des parts de marché des télécommunications d’entreprise “. Ces nouvelles offres visent bien sûr à faire évoluer la situation.
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