Le monde du ballon rond ne pouvait plus ignorer le numéro 1 mondial des portails web. La Fédération internationale de football association (Fifa) a en effet conclu un contrat avec Yahoo, aux termes duquel la société internet assurera à la fois la production et l’exploitation publicitaire de Fifaworldcup.com en qualité de sponsor officiel. Un accord qui introduit Yahoo dans le cercle restreint des 15 annonceurs internationaux de l’événement. Si les termes du contrat, notamment autour des recettes minimales garanties par Yahoo sur Fifaworldcup.com, ainsi que le coût supporté par le portail, n’ont pas été rendus public, on sait déjà que les autres annonceurs auraient déboursé quelque 20 millions de dollars (21,7 millions d’euros) pour intégrer la short list des partenaires.
Le contenu des autres
L’accord noué entre la société de marketing de la fédération, Fifa Marketing, créée après la banqueroute d’ISMM-ISL (ex-numéro 1 mondial de la gestion des droits sportifs), et Yahoo suscite des interrogations. En effet, pour l’activité régie, le portail devra trouver des annonceurs web n’entrant pas en concurrence avec les ” officiels “, qui couvrent déjà les secteurs du sport (Adidas), des solutions de communication (Avaya), des boissons (Coca-Cola, Budweiser), de l’automobile (Hyundai), de l’électronique grand public (JVC, Philips, Toshiba) ou des télécommunications (Korea Telecom/Nippon Telecom).De même, en ce qui concerne la fourniture de contenu, Yahoo rappelle qu’il ne s’agit pas de produire mais d’agréger le contenu de partenaires internationaux. Le site sera disponible en six langues (anglais, espagnol, japonais, coréen, français et allemand). “Mais cette fois, il faudra que Yahoo paye son contenu “, précise un responsable de site sportif. D’habitude, la chaîne Sport du portail est alimentée gratuitement par des sites qui gagnent dans l’échange en visibilité. Or, pour certains sites de sport, le Mondial, qui aura lieu en Corée et au Japon, sera la dernière planche de salut, ou presque. “ Le décalage horaire, surtout en Europe, poussera les gens à se reporter sur le web pour suivre la Coupe, ce qui drainera une audience considérable“, prévoit Hervé Payan, le directeur général de Sports.com. Il faudra donc faire fructifier à tout prix cette audience. D’autant que lors de la précédente édition de la Coupe du monde, France98.com avait enregistré plus d’1,1 milliard de pages vues sur l’ensemble des 33 journées de compétition.Si Yahoo doit payer, il devra aussi développer des services rémunérateurs. Randy Berstein, responsable Sport du portail et chargé du partenariat avec la Fifa, est discret sur ses objectifs : “ Ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a de véritables opportunités financières dans cet accord, autour du sponsoring, des services payants et du commerce électronique.“
Pas de direct
Outre la partie boutique ” officielle ” et les enchères, les services payants risquent de se limiter à l’envoi d’informations (statistiques, résultats) sur des téléphones portables, et autres PC, mais pas d’images en direct. Car, malheureusement pour le portail, les droits audiovisuels “ont été vendus à [l’Allemand Leo] Kirch qui détient à présent tous les droits sur le contenu “live”“, admet Randy Berstein. Ce qui exclut des retransmissions même partielles en temps réel sur le web, alors qu’à la télévision, le droit à l’information autorise les chaînes à diffuser des extraits en différé. Yahoo présentera mi-novembre la nature de ses services premium et la liste de ses partenaires média. Dont acte.
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