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Internet : une dot-com sur trois est menacée cette année

Malgré les politiques de restrictions budgétaires, 30 % des sociétés Internet européennes cotées risquent de fermer cette année. Si 24 % des dot-com européennes se portent mieux que prévu, l’avenir des pure players est fortement remis en question.

Menacées par la situation économique morose, les dot-com européennes cotées en Bourse doivent revoir leur business plan pour survivre.D’après une récente étude menée par Fletcher Advisory pour PricewaterhouseCoopers auprès des 150 premières sociétés Internet cotées en Bourse*, 30 % d’entre elles pourraient mettre la clé sous la porte l’an prochain, si la conjoncture économique ne s’améliore pas, ou si elles ne trouvent pas de moyens de financement extérieurs.Comme les commandes sont de moins en moins nombreuses, et malgré leur politique de restrictions budgétaires, les sociétés Internet ont vu leurs capacités de financement réduites à onze mois au cours du deuxième trimestre 2001, alors qu’elles s’élevaient à dix-sept mois fin 2000.En d’autres termes, les start-up cotées disposent de moins en moins de trésorerie et leur viabilité moyenne s’est fortement érodée.

24 % des start-up sont rentables…

Mais l’étude contient également quelques éléments positifs. Si la part des sociétés rentables est tombée à 24 % dans la première moitié de 2001, contre 38 % fin 2000, 25 % des start-up dépassent les performances de l’indice FTSE pour le premier semestre 2001. Face à la crise boursière, ces dernières ont cédé moins de terrain que des entreprises issues d’autres secteurs.Peut-on cerner, dans ces start-up, une stratégie commune ? ” Pas vraiment. Si le marché grand public a plus de potentiel, les sociétés les plus déstabilisées sont justement les start-up dédiées au B-to-C. En revanche, dans les sociétés les plus rentables, B-to-B et B-to-C sont présents à parts égales “, explique Toby Jennings, responsable de l’étude pour Fletcher Advisory.Nick Drewett, consultant chez PricewaterhouseCoopers, reste optimiste : ” En Europe, Internet s’est développé en prenant en compte les erreurs des Américains. Bon nombre de dot-com européennes mènent une politique financière bien plus réaliste, ce qui pourrait les sauver. “

… Pour les autres, une alternative : se vendre ou mourir

Optimiste encore, le bilan des pertes d’emploi dans les sociétés du top 150 : elles comptaient 95 000 salariés en mars 2000 contre 88 000 en juin 2001. Mais les chiffres du second semestre 2001 pourraient ternir le tableau. Car si, selon Toby Jennings, près de 80 % des sociétés du top 150 sont des pure players, Nick Drewett rappelle que les grandes gagnantes seront des sociétés hybrides, des entreprises de la vieille économie qui ont un canal Internet.Dans ce contexte, Toby Jennings n’hésite pas à dire : ” Mon meilleur conseil, vendez votre start-up si quelqu’un veut encore de vous. “Les départements Internet des grands comptes représentent déjà 75 % de l’offre Internet en Europe. Selon l’étude, ces filiales devraient être rentables en deux fois moins de temps que les pure players. Dans ces conditions, ces derniers n’ont pas grand choix : vendre, s’adosser à un grand groupe ou péricliter, quelle que soit leur stratégie.* Méthodologie : étude issue de l’analyse des résultats trimestriels publiés par les 150 sociétés Internet européennes cotées en Bourse et classées selon leur chiffre daffaires.

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Mélusine Harlé