Nommé fin 2000 ministre de l’Industrie du gouvernement libéral de Jean Chrétien ?” à la tête du Canada depuis 1993 et réélu en novembre dernier ?”Brian Tobin fut auparavant Premier ministre de Terre-Neuve (chaque province canadienne a son gouvernement). Il est l’un des candidats à la succession de Jean Chrétien. Pour LNH, il explique pourquoi internet est à la fois une nécessité et une chance.Trois Canadiens sur quatre sont des internautes réguliers ou occasionnels. Comment expliquer ce phénomène ? La grandeur du pays y est certainement pour beaucoup. Dès le départ, il y a eu une demande très forte. Pour les populations isolées, ce n’était pas seulement un choix, c’était une nécessité. Internet a permis l’éducation à distance, la télémédecine, c’est-à-dire des réponses directes au problème de l’isolement. Pour mon gouvernement, c’est une priorité. Nous n’avons pas fait qu’encourager, nous l’avons fait nous-mêmes. Nos services sont en ligne depuis plusieurs années. Chaque ministre, chaque député est en ligne d’un bout à l’autre du pays. Vous savez, le Canada s’étale sur plus de 5 000 kilomètres d’Est en Ouest. Il s’est construit sur le chemin de fer il y a plus d’un siècle. Aujourd’hui, internet joue le même rôle, c’est un outil formidable pour renforcer nos liens.Comment s’assurer que les zones rurales seront aussi branchées que les villes ? En continuant à financer nos programmes de développement. Chaque mois, nous ouvrons de nouveaux centres publics d’accès à internet. En Ontario, par exemple, il y en a plus de 3 000. Cela dit, ce n’est plus aussi nécessaire qu’auparavant. Le fossé peut se creuser entre les régions, mais aussi entre les plus riches et les plus pauvres. Il faut s’assurer que chacun puisse avoir accès au net à un coût peu élevé. En déréglementant le marché des téléphones, au début des années 1990, nous avons ainsi stimulé la compétition entre les opérateurs. Et tous les Canadiens en profitent. Cela a eu des conséquences en terme d’offres également : savez-vous qu’aujourd’hui 80 % de notre population peut se connecter, si elle le désire, à des services haute vitesse ? C’est deux fois plus qu’aux États-Unis.Le Canada s’est fixé l’objectif de capter 5 % du commerce électronique d’ici à 10 ans. Pourquoi ? C’est une façon de diversifier notre économie. Nous sommes encore très dépendants du marché américain, mais nous le sommes beaucoup moins qu’avant. Et nous voulons accélérer cette tendance. Le Canada, avec 30 millions d’habitants, a tout à gagner d’une mondialisation totale et complète. Le commerce électronique, c’est le commerce sans frontières par excellence. Mondialisation peut être synonyme de délocalisation. Quels sont les atouts du Canada pour conserver et attirer les entreprises de la net économie ? Notre principal atout, c’est notre qualité de vie. Le monde économique vit une période très particulière en ce moment. Traditionnellement, ce sont les États qui taxent les entreprises. Or, depuis peu, c’est l’inverse. Ce sont les gouvernements qui sont taxés. Je veux dire par là que les patrons peuvent faire le tour du globe en disant : ” Je compte ouvrir une usine. Qui va me donner les meilleurs taux d’imposition, le meilleur environnement, la meilleure infrastructure ? ” Mais de plus en plus, la demande est : ” Où se trouvent les ingénieurs, où veulent-ils vivre, quelle qualité de vie leur proposez-vous ? ” Sur ce terrain, avec nos universités, notre espace, nos réserves d’énergie ?”pensez à la Californie…?” nous sommes très bien placés.
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