Tous les jours, les deux cents analystes de ComScore, une société américaine basée en Virginie, passent au peigne fin les habitudes de navigation de près d’un million et demi d’internautes. Pour attirer les prospects, des petits programmes ?” de sécurité informatique ou censés accélérer leur vitesse de connexion à Internet ?” sont proposés en téléchargement gratuit.Le fruit de ce tracking, très américain, est ensuite décomposé en classements d’audience, comptes rendus de campagnes de marketing en ligne, ou en prévisions sur le chiffre d’affaires (pour les sites d’e-commerce).Le mois dernier, ComScore avait ainsi estimé que, pour le troisième trimestre fiscal, les ventes d’Amazon.com seraient comprises entre 839 et 851 millions de dollars, alors même que la plupart des analystes s’accordaient à dire que ce montant ne dépasserait pas les 807 millions de dollars. Résultat, à la surprise générale, Amazon.com termina le trimestre avec 851,3 millions de dollars de ventes, corroborant ainsi les projections de ComScore.Interrogé par le quotidien américain Chicago Tribune, le PDG de la société, Gian Fulgoni, affirmait récemment : “Aujourd’hui, les consommateurs se focalisent sur Internet, plus que sur tout autre média, dès qu’il s’agit de prendre une décision importante.”Grisé par son succès dans le domaine du commerce électronique, ComScore a décidé de passer à l’étape supérieure en s’aventurant dans le champ de la macro-économie. L’idée est de fournir de nouveaux indicateurs économiques (taux de chômage, vente d’automobiles…), en comparant les chiffres publiés antérieurement par les services gouvernementaux avec la consommation des internautes et les sites les plus consultés.Un concept atypique, qui commence à séduire certains fonds d’investissement, qui voient dans les données délivrées par ComScore un moyen supplémentaire de minimiser le risque financier. Qui na jamais rêvé de voir de quoi demain sera fait ?
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