L’annonce, brutale, est à la hauteur du problème. Internet sera indisponible durant trois à cinq semaines l’été prochain, période où son trafic habituel diminue. L’Icann, l’organisme chargé du bon fonctionnement d’Internet, a dû s’y résoudre. La coupure doit permettre de basculer la totalité des infrastructures du réseau sur le protocole IPv6, dont la mise en place traîne depuis des années et devient brusquement impérative.La raison du branle-bas de combat : la publication d’un rapport de la British Computer Society. Ses auteurs estiment que les 4 milliards, ou un peu plus, d’adresses IP (les adresses attribuées à chaque appareil qui se connecte à Internet) prévues dans la version 4 du protocole Internet, seront épuisés en décembre 2012. En cause : le succès des smartphones, notamment de l’iPhone, capables de se connecter au réseau mondial. Or l’iPad, la nouvelle tablette d’Apple, pourrait accélérer le tarissement. “ On court à la catastrophe ! ”, s’alarme Paolo Rilf, de l’Inria. “ Le seul recours, c’est le passage à Ipv6. Maintenant ! ” Il permettra de bénéficier d’un réservoir d’adresses sans commune mesure avec l’ancien.Arrêter Internet pendant plusieurs semaines semble inconcevable. En France, le ministère de l’Intérieur a ressorti un projet visant à remplacer l’adresse IP par le numéro de sécurité sociale de l’internaute, une mesure qui faciliterait le contrôle dans le cadre des lois Hadopi et Loppsi.
Se connecter selon des plages horaires
Le ministère de l’Industrie, quant à lui, planche sur le Plan Internet Partiellement Ouvert (PIPO). Il s’agit d’un système de plages horaires de connexion par régions. Les Corses pourront ainsi se connecter uniquement entre 3 et 4 h du matin, les Alsaciens de 14 à 18 h, les Guadeloupéens entre 5 h et 7 h alors que les Martiniquais, moins bien lotis, n’auront qu’une demi-heure non encore définie. L’Ile-de-France sera privilégiée, avec un accès de 10 à 18 h, afin de ne pas pénaliser les entreprises.Les associations de consommateurs ont déjà prévenu : “ En cas de coupure d’Internet, même discontinue, les FAI devront rembourser les forfaits des internautes au prorata temporis ”, indique l’UFC-Que Choisir. Les FAI protestent envisageant de réactiver la facturation à la minute. Des accès Internet prioritaires sont aussi prévus pour les établissements administratifs, les hôpitaux, les forces de l’ordre et, suite à l’intervention de leur syndicat professionnel, les poissonniers
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