Deux choses sont sûres : l’élection présidentielle est très serrée et seulement 49 % des citoyens en âge de voter devraient se déplacer ce mardi. Pour les internautes américains, difficile cependant d’ignorer les élections. Candidats, sites d’information généralistes ou spécialisés dans les élections rivalisent depuis des mois pour attirer leur attention.Le site d’Al Gore, le candidat démocrate à la Maison Blanche, permet aux internautes de faire campagne pour lui en créant leur propre site autour des questions qui les intéressent. “Grâce à Internet, nous pouvons communiquer en temps réel avec les électeurs. Nous avons beaucoup plus utilisé Internet que lors des dernières élections, mais ce n’est encore qu’un début”, prédit Ben Green, le directeur de la campagne en ligne d’Al Gore.George W. Bush, le candidat républicain, n’est pas en reste avec un site qui comporte à peu près les mêmes fonctions : textes des discours, bénévolat en ligne et, bien sûr, récolte de fonds. “Ils savent bien qu’on ne gagne pas les élections en ligne, mais il faut avoir l’air de s’y connaître sur le réseau”, analyse David Anderson du Democracy Online Project à George Washington University. Selon lui, Internet aura un véritable impact sur la démocracie le jour où il permetta de reconquérir les citoyens déçus par la politique. “Etre un citoyen ne consiste pas seulement à voter. C’est en impliquant les gens dans les débats qui les touchent qu’on les ramènera à la politique. Dans ce domaine, Internet peut faire beaucoup”, explique-t-il.
Quand Internet devient un outil citoyen
De nombreux sites ont relevé ce défi. Rock the Vote, une association qui tente depuis dix ans de sensibiliser les 18-25 ans à la politique, a permis à 160 000 personnes de s’inscrire cette année sur les listes électorales grâce à son site. Une performance quand on sait que, aux Etats-Unis, moins de 40 % des 18-24 ans sont inscrits. En dehors des élections, le site informe les jeunes citoyens sur des questions liées à l’environnement ou à l’éducation.Kim Alexander est directrice de la California Voter Foundation, une association qui fournit aux électeurs des informations
“non partisanes” sur les candidats et les enjeux. “Avant il n’y avait aucun moyen de se procurer cette information ailleurs que dans les médias et auprès des candidats. Nous proposons une alternative”, explique-t-elle.Et cette année, pour la première fois, les citoyens s’organisent directement en ligne. Un exemple frappant est l’échange de voix entre les partisans d’Al Gore et du candidat des Verts, Ralph Nader. Une demi-douzaine de sites proposent aux partisans de Nader de voter pour Gore dans les Etats où le démocrate est en danger en échange d’un vote pour Nader là où la victoire est acquise à Gore.
Quand votera-t-on en ligne ?
Autre grand sujet de l’e-democracy, le vote en ligne. David Anderson pense que la possibilité est intéressante, “si on arrive à résoudre les problèmes techniques et les problèmes d’accès, car 50 % des Américains ne sont pas connectés”.En Arizona, certains électeurs ont pu voter en ligne lors d’élections primaires en mars dernier. La Californie tente depuis quelques jours plusieurs expériences pour tester différents systèmes. La généralisation d’un tel procédé n’est cependant pas pour demain.
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