Ils étaient tous euphoriques il y a deux ans. Selon les grands groupes énergétiques allemands, la bataille de l’Internet par la prise de courant, dite PowerLine Communications (PLC), allait être féroce. Elle devait révolutionner la vie du fil électrique, mais aussi briser le monopole de l’opérateur de téléphonie Deutsche Telekom sur la boucle locale…Ils ont tous déchantés. Le groupe énergétique E.ON et son partenaire Siemens ont abandonné les premiers, début 2001, après avoir constaté que la technique n’était pas fiable. Les tests avaient montré qu’un appareil électrique à proximité du modem pouvait perturber le transfert de données (comme un aspirateur en marche, par exemple).EnBW (dont EDF est actionnaire) ne s’est pas encore officiellement désengagé du marché, mais il reste cantonné à des projets pilotes, dont on entend peu parler.
Dernier en lice, RWE doute
Quant à RWE, le grand groupe énergétique de la Ruhr, il est le seul à avoir fait le pas de la commercialisation dans deux grandes villes. Le fournisseur d’électricité de la région d’Essen (3 millions de clients) voulait convaincre 120 000 abonnés d’ici à la fin 2002. Ils sont à peine 2 000 aujourd’hui…Pour justifier cet échec, RWE invoque les défaillances techniques des modems de son partenaire Ascom, et l’abandonne. Une accusation que le fabricant suisse a immédiatement réfuté. ” Nous disposons de soixante installations pilotes dans une vingtaine de pays où le système Powerline fonctionne et reste stable “, a déclaré Stephan Howeg, porte-parole d’Ascom.Toujours est-il que problèmes techniques ou insuccès commercial, RWE semble échaudé. Selon la rumeur, le groupe énergétique aurait même engagé le licenciement des salariés de sa filiale RWE PowerLine. Bien que démentie par lintéressé, cette rumeur est révélatrice des difficultés rencontrées outre-Rhin par cette technologie.
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