Internet est le média privilégié des apprentis jihadistes français qui s’y nourrissent de propagande et de manuels de fabrication de bombes ou de maniement d’armes, même si la barrière de la langue en restreint l’accès, expliquent plusieurs experts, suite au démantèlement d’un réseau terroriste, ce week-end.
Pour Dominique Thomas, chercheur et spécialiste des réseaux islamistes à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), internet offre “trois volets” pour ces apprentis. Le premier, c’est celui de la “formation religieuse, même si pour beaucoup la barrière de la langue arabe reste un frein“. Ces apprentis jihadistes trouvent également sur internet des informations et des analyses sur les questions palestiniennes ou afghanes, en rupture avec les grands médias classiques qu’ils accusent de mentir.
Enfin, ils vont trouver sur internet, ajoute ce chercheur à l’EHESS, des données “opérationnelles sur la manipulation d’armes ou la fabrication d’explosifs“. Mais, relève Dominique Thomas, ces données ne sont pas disponibles uniquement sur des sites islamistes mais aussi sur des sites para-militaires.
Pas délit de consultation de sites jihadistes, selon la Constitution
Jean-Charles Brisard, enquêteur privé pour des familles de victimes du terrorisme et spécialiste du terrorisme islamiste, rappelle que “Quelques heures après l’attentat de Sarcelles, on pouvait voir des messages sur les sites islamistes relayant des appels à tuer des Juifs et des Français. Il y avait aussi une fatwa sur un site saoudien qui incitait à tuer des Français quelques heures après la publication des caricatures de Charlie Hebdo“.
Pour Louis Caprioli, ancien responsable de l’antiterrorisme à la DST (devenue DCRI, direction centrale du renseignement intérieur) et conseiller spécial du groupe de sécurité Géos, “Internet complète l’endoctrinement des jeunes jihadistes, subi dans certaines mosquées et leur montre des images des violences faites aux musulmans dans le monde“.
Le projet de loi permettant de poursuivre des Français commettant des actes de terrorisme à l’étranger ou partant s’y entraîner au jihad et qui sera examiné au Parlement avant la fin de l’année, ne prévoit pas d’introduire de délit de consultation de ces sites. Cette disposition, envisagée par le précédent gouvernement, a été écartée par le gouvernement Ayrault pour des raisons constitutionnelles.
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