Dans sa stratégie de contrôle du web, la Russie ne tient pas à laisser des activités qu’elle considère comme stratégiques dans les mains d’acteurs privés ou étrangers. Les moteurs de recherche entrent dans ce domaine. Actuellement, deux services s’affrontent en Russie. L’un est national, Yandex, l’autre est américain, Google. Le premier représente déjà une part de marché de 62% devant le géant américain.
Dès 2014, un troisième acteur pourrait venir bousculer la tranquillité de ces services. Selon le quotidien russe Vedomosti, il s’agit de Sputnik dont le développement a été assuré par Rostelecom, l’opérateur national des télécommunications. La préparation du moteur a démarré il y a déjà deux ans et, selon Reuters, son coût est de l’ordre de 20 millions de dollars.
Pour les compétences, qui restent avec le financement le nerf de la guerre, Rostelecom a débauché à tour de bras les meilleurs techniciens de ses deux concurrents ainsi que ceux du service de messagerie Mail.ru.
Des doutes sur la compétence de Rostelecom
Aussitôt dévoilé par la presse, le projet gouvernemental a provoqué des inquiétudes chez les spécialistes qui doutent qu’un service pareil puisse se faire une place dans un marché que Yandex et Google dominent totalement.
Par ailleurs, Ivan Kim, analyste chez VTB, doute de la compétence de Rostelecom dans ce domaine. « Avec son manque d’expertise, l’entreprise il est peu probable de rencontrer le succès. »
Même son de cloche aux États-Unis chez les analystes spécialisés en nouvelles technologies. Selon un analyste de Merril Lynch, ce service a peu de chance de s’imposer. Il considère qu’un moteur de recherche nécessite non seulement des talents, mais surtout de longues années de recherche et développement. « Même si le lancement de Sputnik est bien exécuté, il ne prendra pas les parts de marché de Yandex ou Google de façon significative ».
Selon Vedemosti , la stratégie du Kremlin serait de forcer les institutions de l’État à adopter Sputnik par défaut. Des sources affirment que Spoutnik indexe déjà la moitié des sites russes.
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