Un petit sondage vaut mieux qu’un grand discours. Tout ce qu’il nécessite, c’est une juste interprétation. Penchons-nous cette semaine sur la dernière livraison du “leader mondial de la mesure d’audience d’internet”, Jupiter MMXI, dont l’objet est : “Le profil de l’internaute français et son évolution entre les mois d’octobre 2000 et septembre 2001”. Nous n’évaluons pas très bien ce que les publicitaires, à qui sont surtout destiné ce type d’études, vont conclure de tout cela. Mais qu’il soit permis au spécialiste, que nous rêvons d’être, d’avancer quelques interprétations. D’abord et bien sûr, malgré la notable mais laborieuse progression de la gent féminine sur le territoire du web (36 %, contre 35 %), il conviendrait d’examiner la possibilité de pondre un texte réglementant une parité obligatoire. Le déséquilibre notoire de représentation des sexes nuit forcément quelque part à quelque chose. En tout cas, c’est pas démocratique. Deuxièmement : la chute considérable des instruits (études supérieures : 49 %, contre 61 %) doit être examinée attentivement : il s’agit ici d’une amorce vers une véritable démocratisation du web ou le début dune inexorable désertion des élites ? Enfin, alors que les riches CSP + avaient fait du web leur lieu de villégiature de loisir en octobre 2000 (63 %), ils manifestent en septembre 2001 un certain désappointement (59,5 %). On se perd vraiment en conjectures. Ils vont vraiment avoir du boulot les spécialistes.
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