Avec l’hôpital européen Georges- Pompidou, mais aussi d’autres projets récents, la France compte désormais des expériences informatiques significatives dans le secteur hospitalier. Mais il suffit de franchir les frontières pour trouver des systèmes encore plus innovants, tant sur le plan fonctionnel que technique.Ainsi les hôpitaux universitaires de Genève, souhaitant regrouper trois systèmes d’information d’établissements différents, ont-ils opté pour un environnement de composants. Un moyen d’encapsuler provisoirement les modules des anciens systèmes et d’en intégrer de nouveaux. Mais, surtout, ils ont articulé le système d’information autour du concept de gestion des connaissances.
Des fonctions accessibles au plus grand nombre
“L’objectif, explique Antoine Geissbuhler, responsable de la division informatique médicale, est de créer une relation gagnant-gagnant entre le bon sens et l’empathie habituels du monde médical et le contrôle précis de l’information.” Connaissances explicites mais aussi tacites sont recueillies, par exemple, au sein de communautés d’intérêt. Elles entrent dans une base de connaissances avant d’être activées et présentées dans les systèmes opérationnels. Finalement, un entrepôt de données permet un premier niveau d’aide à la décision, dont le résultat peut retourner dans la base de connaissances. La boucle est bouclée.Rudi Van De Velde, directeur du département informatique médicale de l’hôpital académique de l’université libre de Bruxelles, est un fervent adepte des composants. Le système d’information dont il s’occupe s’appuie par conséquent, sur un framework de composants C++, sur lequel repose une couche applicative métier complexe. Le composant de base ?” l’autorisation ?” permet d’accéder à quatre autres composants : patient (identifiant, localisation, données administratives), acte, données médi- cales, et ressources. L’ensemble accédant à un composant base de connaissances.En 2001, la décision a été prise de redéployer ce framework en J2EE. “Bien sûr, si nous nous étions tournés vers des progiciels du marché, nous aurions davantage de richesse fonctionnelle, reconnaît Rudi Van De Velde. Cependant notre approche est horizontale : moins de fonctions, mais accessibles par un plus grand nombre d’utilisateurs. De plus, l’interface est simple et standardisée, et donc le temps de formation réduit.” La souplesse du développement permet aussi à l’hôpital d’exploiter rapidement de nouvelles technologies comme des PC portables connectés sans fil, des assistants personnels, un portail d’accès aux dossiers par des non-membres de lhôpital, etc.
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