Intercall s’était mis dans une passe délicate en voulant changer, logique de développement oblige, ses flux financiers, et cela, au plus mauvais moment. Avant, son métier était très classique et relativement confortable : il commercialisait 100 F l’unité des cartes prépayées, dont la fabrication lui coûtait 1 F pièce. Tout changeait lorsque, en février 2000, il mettait sur pied, en partenariat avec Bouygues Telecom, ses packs Intercall Mobiles, premières offres de téléphonie mobile prépayée à carte rechargeable et permettant d’appeler l’international.
Cette fois, en effet, Intercall devait s’engager non plus seulement sur des cartes, mais sur quelque 90 000 coffrets incluant un combiné GSM. Mais le risque paraissait jouable, un pool bancaire s’étant proposé quasi spontanément d’avancer 80 millions d’euros. Ce pool s’est hélas rétracté, dès le retournement des valeurs Internet. Les investisseurs historiques d’Intercall se disposaient alors à mettre en place un financement relais de 9 millions d’euros, mais ils y ont renoncé lorsque, en octobre 2000, Bouygues Telecom, qui était le fournisseur de 78 000 packs Intercall Mobiles, crut devoir exiger une échéance de court terme. Ainsi donc, Intercall fut acculé au redressement judiciaire.
Dans l’intervalle, il s’était également rapproché de LibertySurf pour mettre au point une offre d’accès Internet basée sur des cartes prépayées, elles aussi rechargeables. Manque de chance, LibertySurf ne put y donner suite, pour les mêmes raisons de manque de liquidités. L’ISP a ensuite été racheté par Tiscali, qui, le 24 avril dernier, a également été autorisé à reprendre Intercall.
“Cette reprise, explique Claude Benchétrit, président d’Intercall, récompense nos efforts. Pendant le redressement, nous avons tout fait pour préserver les fondamentaux de notre entreprise : la continuité du service, nos principaux fournisseurs de minutes, nos équipes techniques, nos réseaux de détaillants, et notre projet d’entreprise, qui est d’être un fournisseur global de services prépayés.”
Intercall n’a finalement dû sacrifier que l’accessoire : il a suspendu sa R & D, cédé ses filiales en Italie, en Grèce et en Espagne, et perdu une quarantaine d’employés sur une centaine par départs naturels.
Tiscali avancera 155 millions de francs pour s’assurer deux tiers du capital. Il éponge les dettes et reprend l’ensemble des effectifs restants, sans modifier les objectifs stratégiques. Intercall sera fusionné avec LybertySurf Telecom. Il profitera de l’infrastructure apportée au groupe Tiscali par AXS Telecom. Il disposera donc de 18 points de présence en France, au lieu d’un, réalisant ainsi une économie de 32 centimes par minute sur les appels nationaux, soit 15 millions de francs sur une année pleine. Il pourra également proposer des tarifs internationaux plus attractifs, développer des offres croisées et conduire à leur terme tous ses projets (accès Internet et voix sur IP prépayés, micropaiements etc.)
Dans l’immédiat, cependant, l’objectif est de remettre la machine en route, sans investissement supplémentaire. Les deux packs mobiles conçus avec Bouygues Telecom sont ainsi relancés, à la seule différence qu’ils porteront également le logo LybertySurf Telecom.
Intercall continue également ses cartes prépayées (Cabine et Universelle) tout en introduisant une nouvelle carte rechargeable Intercall Mobile. Il diminue aussi ses tarifs internationaux mobiles pour les établir à 2,29 F ttc la minute vers toute l’Europe et l’Amérique du Nord, soit les moins chers du marché. Bien entendu, l’activité cabines et bornes d’accès Internet, développée par Saftel Com (groupe Intercall), n’est pas non plus remise en cause (www.intercall.fr) (www.saftel.fr) (www.libertysurfgroup.com) (www.libertysurftelecom.fr) (www.tiscali.fr) (www.tiscali.com).
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.