Passer au contenu

Intel va répondre aux accusations de concurrence déloyale

L’américain sera entendu demain et après-demain, les 11 et 12 mars, par la Commission européenne. Il est accusé de faire pression sur les fabricants de PC pour évincer son concurrent AMD.

Nouvel épisode du feuilleton qui oppose Intel à la Commission européenne. Mardi 11 et mercredi 12 mars, le fabricant de processeurs se défendra, lors d’une audition à huis clos, contre les accusations d’abus de position
dominante lancées par Bruxelles. Le numéro un mondial du secteur, dont le logo figure sur 80 % des unités centrales qui font fonctionner PC et serveurs dans le monde, est soupçonné d’avoir accordé des rabais pour évincer l’un de ses
concurrents, AMD.Intel rejoindrait alors Microsoft sur le banc de l’infamie, ce dernier ayant été frappé le mois dernier d’une amende de 899 millions d’euros pour ne pas avoir respecté la décision l’obligeant à cesser ses pratiques
anticoncurrentielles. Mais les deux cas sont, selon les juristes, différents. Microsoft a été condamné pour avoir refusé de divulguer à des conditions raisonnables des informations complètes et précises sur l’interopérabilité aux concepteurs de
systèmes d’exploitation pour serveurs de groupes de travail.

Perquisition chez les distributeurs en France et en Allemagne

Dans le cas d’Intel, il s’agit d’un cas plus classique d’abus de position dominante, puisque la firme américaine aurait accordé des rabais qui rendent pratiquement impossible à un concurrent de résister à un acteur aussi puissant. La
Commission l’accuse aussi d’avoir rétribué des fabricants pour qu’ils retardent ou annulent le lancement de produits utilisant des puces d’AMD et de fournir ses produits à des clients stratégiques, comme les gouvernements, à des prix situés en
dessous des coûts de production.Intel dément avoir eu de telles pratiques, mais le Bureau européen des associations de consommateurs (Beuc), qui regroupe les organisations de 29 pays, s’est joint à l’exécutif européen. ‘ Nous pensons que le
résultat de ce cas est très important du point de vue des consommateurs ‘,
a déclaré son directeur général, Monique Goyens.La Commission a effectué le mois dernier des inspections dans les locaux d’Intel à Munich ainsi que chez plusieurs distributeurs, comme Metro et Media Markt, qui ne vendent que des ordinateurs équipés de semi-conducteurs Intel. En
France, l’une des centrales d’achat du groupe PPR (Conforama, Fnac, Surcouf) avait également été perquisitionnée dans le cadre d’une
enquête sur Intel. Un porte-parole du groupe avait alors déclaré que ‘ PPR et les sociétés du groupe
ne sont concernés par cette enquête que parce qu’ils commercialisent des produits Intel, parmi d’autres ‘.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction (avec reuters)