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Intel supprime 15 % de ses effectifs, soit 15 000 emplois

Intel a annoncé une coupe claire dans ses effectifs : le géant américain du silicium va licencier 15 % de ses personnels, soit 15 000 emplois. Une décision « nécessaire », selon le CEO Pat Gelsinger.

Intel a dévoilé cette nuit les résultats du deuxième trimestre, et ils sont décevants : le mastodonte américain des puces a engrangé un chiffre d’affaires de 12,83 milliards entre avril, mai et fin juin, soit 1 % de moins par rapport au deuxième trimestre 2023. Surtout, Intel accuse une perte de 1,6 milliard, à comparer avec le résultat net positif de 1,5 milliard l’an dernier durant la même période.

Rude stratégie

« Notre performance financière du deuxième trimestre a été décevante », a admis Pat Gelsinger, le CEO d’Intel, qui n’est guère plus optimiste pour le second semestre : « Les tendances pour la seconde moitié de l’année sont plus difficiles que prévu ». C’est pourquoi l’entreprise a décidé de mettre en place un plan d’économies de 10 milliards de dollars qui va courir jusqu’à l’année prochaine.

La soupe à la grimace est amère : le plan contient en effet des mesures de « réalignement » structurel et opérationnel, des réductions dans les dépenses d’exploitation, mais aussi, donc, des licenciements massifs. 15 % des postes chez Intel vont donc être supprimés, 15 000 personnes perdront leur emploi. Les ventes, le marketing et l’administratif seront les secteurs les plus touchés.

« Pour moi, c’est une nouvelle douloureuse que je partage », écrit le dirigeant dans un mémo, qui ajoute : « Je sais qu’elle sera encore plus difficile à lire pour vous ». Le chiffre d’affaires n’a pas augmenté comme espéré, les coûts sont trop élevés, les marges trop faibles : voici les raisons principales de cette coupe claire.

Intel s’est lancé dans un changement de modèle économique fondamental visant à devenir fournisseur de puces pour la concurrence. Pour y parvenir, l’entreprise doit construire des usines et se mettre au même niveau technologique que ses concurrents, comme TSMC ou Samsung. Le plan d’économies n’aura d’ailleurs pas d’impact sur les capacités du groupe à exécuter sa stratégie.

Cette annonce risque de se retrouver en porte-à-faux avec les créations d’usines aux États-Unis. Intel a en effet reçu des subventions publiques massives (plus de 8 milliards de dollars) qui risquent d’être difficiles à justifier envers le grand public. L’entreprise explique néanmoins que ces lignes de production créeront 10 000 emplois directs, et bien plus d’emplois indirects.

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Source : Intel


Mickaël Bazoge