En 2018, Intel avait promis qu’il sortirait sa première carte 3D pour PC en 2020. C’est chose faite, voici la Xe MAX, la première puce graphique grand public officielle du fondeur des processeurs Core. Elle est taillée sur mesure pour venir se glisser sous les touches de nos claviers de PC portables fins, ultrafins et hybrides.
Ce n’est donc pas un hasard si les premières machines à en profiter sont l’Acer Swift 3X présenté il y a quelques semaines ; l’Asus VivoBook TP470 et l’Inspiron 15 Serie 7000 2-en-1 de Dell.
Tous seront rapidement proposés dans le commerce et sont, pour le premier, un PC ultraportable 14 pouces et, pour les deux autres, des PC portables hybrides de type convertible à écran 14 et 15 pouces.
Une déclinaison de l’Intel Xe MAX sera aussi proposée dans des PC de bureau mais Intel n’a pas été très bavard sur le sujet lors de notre entretien avec ses ingénieurs. En revanche, là où est tous sont intarissables, c’est quand on leur demande ce qu’on peut attendre réellement de la Xe MAX.
Pour résumer : cette puce a suffisamment d’atouts dans son jeu pour vous permettre de créer à outrance et de jouer en Full HD. Et elle est capable, en plus, d’évoluer en duo avec la partie graphique intégrée au processeur pour accroître encore davantage son efficacité dans beaucoup de scénarios d’utilisation.
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Intel Xe MAX n’est que le premier
Nous n’allons pas entrer ici dans des considérations trop techniques mais il faut néanmoins poser certaines bases pour bien comprendre comment fonctionne Intel Xe MAX. On précisera en préambule que c’est la moins puissante des puces 3D dédiées que le fondeur a décidé de propulser sur le marché.
L’Intel Xe MAX est fait pour fonctionner avec les derniers processeurs Intel Tiger Lake, ou Core de 11e génération pour PC portable. Et uniquement ceux-là et les générations futures. Pas antérieures. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’ADN entre le contrôleur graphique des Core 11e génération (Intel Iris Xe) et la partie 3D est le même.
Ces deux circuits partagent beaucoup de points communs et peuvent donc évoluer dans les mêmes « eaux » (Common Software Frameworks d’Intel) sans se court-circuiter. Ainsi :
- ils ont le même type d’unités graphiques (les Execution Units)
- les mêmes encodeurs/décodeurs « matériel » (les Xe Media Encoders)
- et le même composant chargé de traiter les informations relatives à l’IA (le DP4a)
Ce duo communique par le biais d’une technologie (et de lignes PCIe 4.0) appelée Deep Link. Sous ce nom se cachent en fait, trois mécanismes de fonctionnement : le Dynamic Power Share, l’Additive Ai et l’Hyper Encoding.
- Dynamic Power Share :
Les deux composants peuvent se transmettre dynamiquement de la puissance. Le CPU peut ainsi profiter d’un surcroît de courant électrique (et donc être plus efficace) lorsque des applications n’ont pas besoin de la puissance du GPU qui en fait profiter son partenaire. Cela n’a pas manqué de nous rappeler les puces Kaby Lake-G créées en partenariat avec AMD.
Intel nous a assuré qu’un PC équipé d’une plate-forme Intel Xe MAX et d’un processeur Tiger Lake serait 40% plus performante qu’une combinaison Intel Core 10e génération (1065G7) et puce Nvidia MX350 dans Adobe Lightroom (en utilisant le filtre d’Accentuation des détails d’images) par exemple.
- L’Additive Ai :
Là, les deux circuits peuvent agir ensemble pour gérer des informations ou des tâches et en accélérer leur traitement à condition que les logiciels utilisés embarquent les bons morceaux de code Intel.
Intel nous a fait une démonstration vraiment probante sous Topaz Labs Gigapixel, dans laquelle la plate-forme Intel allait jusqu’à 7x plus vite que sa concurrente quand il s’agissait d’agrandir un ensemble de 20 photos JPEG, de tailles et dimensions différentes, en 4x à la volée.
- L’Hyper Encoding :
Comme son nom l’indique, il s’agit de mettre à contribution les 4 encodeurs matériels que totalisent les deux circuits pour traiter plus rapidement des flux vidéo.
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L’épreuve consiste à convertir une vidéo 4K (60/AVC) au format 1080p (60/AVC) grâce à Handbrake installé sur une plate-forme avec un processeur Tiger Lake, 16 Go de mémoire et un Intel Xe MAX. Le combo de puces Intel est 1,7x plus rapide qu’une machine avec un Core i9-10980HK, 32 Go de mémoire et une RTX 2080 Max-Q de Nvidia.
Créer, oui mais jouer aussi
Sur le versant gaming, Intel reste très mesuré dans ses graphiques et ne semble pas promettre l’impossible. Selon les titres, le débit d’images par seconde varierait entre 30 et 45, en Full HD avec des détails réglés sur Low ou Medium. Des scores qui permettent à notre duo d’être – la majorité du temps – plus performant qu’une plate-forme équipée en GeForce MX350.
Ce qui est bien plus intéressant, c’est que suivant les jeux, la partie graphique dédiée MAX n’est pas toujours celle qui sera mise à contribution par le PC portable. Ce sera parfois le contrôleur intégré au processeur Tiger Lake qui fera mieux l’affaire. Vous, vous n’aurez à vous préoccuper de rien. Le choix de la bonne puce se fera automatiquement, en fonction de profils préprogrammés par Intel au sein des pilotes graphiques.
Comme le montre le visuel ci-dessus, quand le jeu DoTA 2 tourne sur une plate-forme donnée, Intel obtient de meilleurs résultats si c’est le contrôleur intégré Intel Iris Xe du processeur Tiger Lake qui s’occupe de générer les graphismes. MAX est même moins véloce que la MX350 dans ce jeu (qui elle-même l’est moins que le Xe classique).
En revanche, pour faire tourner Metro Exodus, un titre plein d’effets et de polygones complexes, c’est la Xe MAX qui s’impose (42 fps en moyenne contre 29 pour la MX350 et 34 pour la Xe).
Un Intel Xe MAX plein de promesses
Il nous tarde de mettre la main sur l’une des trois machines mentionnées plus haut afin de pouvoir nous rendre compte, par nous-mêmes, des possibilités offertes par l’Intel Xe MAX, à la fois dans les contextes de création numérique et de gaming. Cela nous permettra, aussi, d’évaluer la consommation de l’Intel Xe MAX, un sujet sur lequel son concepteur est resté très silencieux pendant la présentation. Il y a toutefois de grandes chances que ce processeur graphique s’inspire de son cousin CPU de 11e génération dans ce domaine… et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle.
Des modèles encore plus puissants sont à venir dès l’année prochaine, spécialisés dans le gaming pour certains, dans la création pure et dure pour d’autres. Des GPU qu’il nous tarde de venir voir affronter les solutions RTX de Nvidia et les dernières Radeon RX 6000 d’AMD.
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