Les processeurs centraux CPU sont faciles à programmer et savent tout faire, mais ils le font à leur rythme. Les processeurs graphiques (GPU) et autres LSI font moins de choses, mais ils le font plus rapidement. Entre les deux, on voit poindre des processeurs d’intelligence artificielle qui réunissent la force d’être facilement programmables et celle d’être très puissants dans certaines tâches. Comme le Movidius Myriad X, un processeur initialement dédié à l’analyse de l’image (et logé ci-dessus dans une simple clé USB) dont Intel a fait la démonstration dans la suite d’un grand hôtel de Taipei à Taïwan à l’occasion du Computex.
Ce Visual Processing Unit (VPU) est une puce optimisée pour l’apprentissage profond (deep learning) des machines, et Intel qualifie sa structure interne de « moteur de calcul neuronal » (neuronal compute engine). Une petite puce qui serait, selon les dires du fondeur, capable d’opérer mille milliards d’opérations par seconde – un tera d’opérations par seconde ou 1 TOPS (tera = 10^12).
Un progrès énorme par rapport à la précédente génération appelée Myriad 2, qui était dix fois moins puissante. « Grâce à d’énormes améliorations matérielles et logicielles, notamment une finesse de gravure (du processeur, ndr) qui nous a permis d’ajouter 33% d’unités de calcul en plus (on passe de 12 à 16, ndr), nous avons été capables de démultiplier les performances », nous explique un responsable d’Intel. Pas d’un ordre de x1000, car la puissance brute ne fait pas tout, « mais entre Myriad 2 et Myriad X, la puissance a été multipliée par 5 », se félicite le responsable de la démonstration.
Simple clé USB
Quand on parle de ce nouveau type de processeur, on ne parle pas d’une puce coûtant plusieurs milliers d’euros qu’il faut installer dans un ordinateur : Myriad 2 et désormais Myriad X sont aussi bien disponibles sous forme d’une petite puce de quelques dizaines de millimètres carrés pour les intégrateurs que sous la forme… d’une clé USB pour le grand public. Proposée à un tarif abordable puisque Myriad 2 était proposé aux développeurs à 150 $, un ordre de prix « qui devrait être proche pour la version X, notre but étant de mettre la puce dans le plus de mains possible ».
« Les usages sont nombreux et continuent d’être inventés au fur et à mesure », nous explique-t-on, « mais on peut imaginer un PC dédié à la vidéo surveillance sur lequel on ajoute un stick Movidius pour lui ajouter des capacités d’analyse de l’image. » Le flux vidéo brut devient ainsi un flux d’informations : reconnaissance des objets, calculs du nombre d’humains qui passent, etc. Le tout avec un investissement matériel minimal. Et sans impact négatif sur la consommation de puissance. Lors de la démonstration qui consistait à laisser un PC analyser en temps réel tous les éléments à l’écran, la charge du processeur central n’était que de 20%, Movidius prenant en charge la quasi-totalité des tâches visuelles.
Une puce d’IA dans tous les PC ?
Les puces dédiées à l’IA sont déjà officiellement arrivées dans nos smartphones, mais les usages affichés sont vagues et les bénéfices utilisateurs plutôt faibles. Dans le cas de Myriad, la démonstration à laquelle nous avons assistée est plus évidente et les bénéfices plus clairs. Mais des usages restent à inventer : « à la base notre puce est optimisée pour la vision et l’analyse d’image, mais on pense qu’elle peut faire bien plus de choses dans le domaine de l’IA. Et nous avons besoins de voir quels usages en sont faits par la communauté pour progresser ».
Une puce de niche ? Pas si sûr : à mesure que les usages vont se développer, les besoins pourraient exploser. Et « de la manière où on retrouve désormais un GPU dans chaque PC en plus du CPU, les VPU ou tout autre type de puce d’intelligence artificielle pourraient se retrouver dans nos PC d’ici quelques années ».
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