La seconde vague de processeurs Intel Core de 8ème génération s’apprête à déferler dans nos PC de bureaux. Après avoir ouvert le bal fin août avec quatre puces pour PC ultraportables – équipées de 4 cœurs hyperthreadés – et basées sur l’architecture Kaby Lake, la voie était libre pour la suite des puces de nouvelle génération.
Les nouvelles puces – nom de code Coffee Lake-S – vont donc arriver à partir du 5 octobre sur les sites marchands spécialisés mais aussi au sein de certaines configurations de marque. Ce sera notamment le cas du Dell Alienware Aurora qui s’équipera du tout dernier processeur six cœurs d’Intel pour les fêtes de fin d’année.
Car, oui, conformément aux rumeurs, le flambant neuf Core i7-8700K – le haut du panier – embarque non plus quatre cœurs hyperthreadés mais bien six, cadencés à 3,7 GHz de base et 4,7 GHz en mode Turbo Boost 2.0. Pour rappel, l’actuel 7700K office à 4,2 GHz et peut monter jusqu’à 4,5 GHz dans des scénarios d’utilisation bien précis.
Distribution de cœurs pour tout le monde
En tout, ce sont six processeurs de huitième génération qui vont constituer la base de cette nouvelle famille.
- Les deux Core i7-8700K et 8700 sont tous deux puces à 6 cœurs/12 threads, embarquent 12 Mo de cache et disposent du Turbo Boost,
- Les Core i5-8600K et 8400 passent à 6 cœurs/6 threads (contre 4/4 sur les Core i5 auparavant), possèdent 9 Mo de cache et disposent du Turbo Boost,
- Les Core i3-8350K et 8100 passent aux 4 cœurs/4 threads (contre 2/4), se voient doter de 6 Mo de cache, et restent dépourvus du Turbo Boost.
Intel a donc enfin décidé de sortir de sa routine de 4 cœurs/8 threads sur la série des Core i7 et d’en proposer un peu plus pour – sensiblement – le même prix.
Bien entendu, ces deux unités de calcul en sus devraient encore accélérer l’ensemble des tâches réalisées sur votre PC, pour peu que les logiciels soient optimisés multicœurs et multithreads. Ainsi, selon Intel, par rapport à la génération de puce précédente, les Coffee Lake-S offriraient jusqu’à 32% de puissance supplémentaires dans le cadre d’un montage vidéo 4K.
Autre domaine où la multiplication des cœurs commencent à être vraiment un enjeu, celui des jeux vidéo. De plus en plus de titres tirent (enfin) partie de plus de deux cœurs de calcul et, surtout, le fait de streamer un jeu en même temps que d’y jouer demande beaucoup de ressources CPU.
C’était l’un des arguments d’AMD au lancement des Ryzen 7, Intel s’en sert également, c’est de bonne guerre.
Architecture (presque) identique, nouveau jeu de composants requis
Entre les générations de processeurs Skylake et Kaby Lake, Intel n’avait pas fait bouger l’architecture ni la gravure. Avec Coffe Lake-S, rebelote ! Le fondeur conserve le process de gravure de 14 nm (14 nm++) et se contente de réarranger l’espace interne pour faire de la place au doublé de cœurs supplémentaires.
Pour le reste, les changements internes sont inexistants. Par exemple, la partie graphique intégrée demeure la même que sur Kaby Lake, bien qu’elle soit dorénavant nommé Intel Graphics UHD. Seule la prise en charge de DDR4 (2400 MHz pour les i3, 2666 MHz pour les i5 et i7) à plus haute fréquence vient un peu dépoussiérer ce qui existait déjà.
On note toutefois une légère augmentation (logique) de l’enveloppe thermique des puces (TDP). Par exemple, le 7700K consomme 91 watts, le 8700K en consommerait 95. Quatre watts pour deux coeurs, deux threads et 4 Mo de cache supplémentaires, les répercussions sur la prise sont limitées.
Augmentation de cœurs oblige, Intel fait évoluer le jeu de composants intégrés aux cartes mères. Le « chipset » le plus haut de gamme se nomme Z370, est spécialement conçu pour les processeurs de nouvelle génération mais ne propose pas grand-chose de neuf par rapport au Z270 de septième génération.
On sait juste qu’il devrait consommer un peu plus, lui aussi, pour supporter l’augmentation des cœurs mais aussi les expériences d’overclocking que les utilisateurs pourront imprimer au processeur.
Enfin, précisons que le « chipset » n’est malheureusement pas rétrocompatible avec les processeurs de 7ème génération. Il faut (encore) changer de carte mère pour accueillir ses nouvelles puces ! Une sale habitude dont Intel avait réussi à presque se défaire en passant des Core de 6ème à ceux de 7ème génération. En effet, beaucoup de BIOS (microprogramme) de cartes mères avec jeu de composant Intel Z170 pouvaient être mis à jour et ainsi voir le 6700K remplacé par un 7700K sans problème. En clair, installer un 7700K sur une carte mère en Z370 est normalement impossible, tout comme l’est la greffe d’un 8700K sur un jeu de composants Z170/Z270.
Plus de cœurs chez Intel : merci qui ? Merci AMD !
AMD n’est pas tout à fait étranger à l’évolution de la gamme des Core, quoi qu’en dise Intel. En effet, ce dernier a dû rapidement changer son fusil d’épaule avec la sortie très remarquée des processeurs Ryzen d’AMD plus tôt cette année.
Ceux-ci ont largement rebattu les cartes sur tous les segments en proposant par exemple, des processeurs 4 cœurs/4 threads dès l’entrée de gamme là où Intel proposait des Core i3 en 2 cœurs/4 threads. Et sur le haut de gamme – les Ryzen 7 – AMD propose des puces à 8 coeurs/16 threads, des modèles qu’Intel continue de réserver à sa gamme Extrême, maintenant baptisée Core i9.
Toutefois, on note qu’AMD propose sa puce Ryzen 5 1600X (6 coeurs/12 threads) à 250 euros alors qu’Intel annonce le 8700K à 359 dollars (contre 339 dollars pour le 7700K à son lancement). Les prix des autres Core de 8ème génération s’échelonnent entre 117 dollars (8100) et 303 dollars (8700).
Pour le moment, aucun prix en euros n’a été communiqué mais Intel France devrait nous les donner sous peu. Nous mettrons cet article à jour dès que nous les aurons.
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