C’est certainement l’une des décisions les plus importantes de ces dernières années pour Intel. Le fondeur a profité de son Intel Developer Forum qui se tient en ce moment même à San Francisco pour annoncer un accord de licence avec ARM. La société de Santa Clara produira donc pour la première fois dans ses propres usines des processeurs utilisant cette architecture.
Intel a également précisé que ses lignes de production pourront aller jusqu’à une gravure de 10 nanomètres. Actuellement, celle des processeurs pour smartphones ne descendent pas en dessous de 14 nanomètres, à l’image de l’Exynos 8890 embarqué dans le dernier Galaxy Note 7 de Samsung. Pour rappel, une gravure plus fine permet un meilleur ratio entre les performances et la consommation énergétique d’une puce.
Un changement total de stratégie mobile pour Intel
L’architecture ARM est utilisée en très grande majorité pour équiper les smartphones et tablettes, un secteur qu’Intel n’a pas vu assez tôt monter et prendre le pas sur celle, déclinante, du PC que la société domine depuis trois décennies. Intel a bien tenté de s’immiscer sur le mobile, mais mis à part quelques appareils (dont les Zenfone d’Asus), son architecture x86 n’a jamais percé. Cette alliance avec ARM est donc une sorte d’aveu d’échec pour Intel, mais aussi un constat de réalisme avant que sa stratégie mobile ne l’entraîne vers le fond.
Pour illustrer ce mouvement, Intel a d’ores et déjà annoncé un accord avec LG pour produire les prochaines puces du constructeur coréen. Ce dernier se lance en effet, comme ses concurrents Samsung ou Huawei, dans la conception de ses propres processeurs mobiles, au grand dam de Qualcomm qui équipait ses smartphones jusqu’à présent. Et ce n’est potentiellement qu’un début : l’arrivée d’Intel dans la fabrication de processeurs ARM risque de faire bouger profondément les lignes actuelles.
Apple et Qualcomm futurs clients d’Intel ?
Apple, déjà très proche du fondeur qui équipe les ordinateurs de la marque, pourrait ainsi se passer de Samsung et TSMC et confier la production de ses puces Ax qui équipent ses iPhone et iPad. Il devra cependant attendre encore plusieurs mois s’il désire le faire, la fabrication des prochains processeurs A11 étant déjà signée avec TSMC pour 2017.
Omniprésente dans les smartphones, la société Qualcomm, qui ne possède pas d’usines, pourrait également changer son fusil d’épaule en faisant appel à Intel pour fabriquer les processeurs qu’il conçoit. Dans ce cas, TSMC et Samsung, qui gravent les modèles actuels de l’Américain, seraient les grands perdants de cette annonce.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.