L’internet des objets sera-t-il fragmenté ? Voilà en tout cas la direction qu’il semble prendre, depuis l’annonce d’une nouvelle alliance industrielle, l’Open Interconnect Consortium (IOC). Celui-ci réunit les trois poids lourds de l’industrie que sont Intel, Samsung et Dell, accompagnés d’Atmel, Broadcom et Wind River.
Tout ce beau monde souhaite établir un nouveau standard de connectivité entre objets « intelligents », du PC au réfrigérateur, en passant par les wearables et les automobiles. « Les entreprises membres fourniront du logiciel et des ressources d’ingénierie pour développer un nouveau protocole, une implémentation open source et un programme de certification, avec pour objectif d’accélérer le développement de l’internet des objets » indique le communiqué qui révèle ce mariage à six. Il précise que les premiers codes livrés par l’alliance fourniront les spécifications nécessaires pour connecter des objets intelligents à la maison et au bureau. « Une solution grand public envisagée consiste en la possibilité de contrôler les systèmes domotiques à distance pour économiser de l’argent et de l’énergie »
Cela vous dit quelque chose ? Normal. L’Open Interconnect Consortium n’est pas le seul groupement d’entreprises à s’être lancé dans de nouveaux standards pour l’internet des objets. Il y a quelques jours, on a appris par exemple que Microsoft rejoignait l’alliance Allseen, un ensemble d’une cinquantaine d’acteurs mené par Qualcomm qui travaille exactement sur le même genre de standards… eux aussi interopérables et « ouverts » mais qui devraient être à terme incompatibles. Ce qui pourrait, on vous le donne en mille, provoquer un futur casse-tête pour le consommateur : que faire d’une four « intelligent » Samsung incompatible avec un lave-linge « intelligent » de LG, qui a choisi la technologie d’en face ?
Un risque de balkanisation de l’internet des objets ?
Des craintes que Doug Fisher, patron du groupe « Sofware and services » d’Intel balaie d’un revers de main. Dans une interview donnée à Reuters, il dit ne pas craindre d’éventuels soucis d’incompatibilité. Et explique que « ce n’est pas pour cela que nous sommes là. Nous pensons simplement que l’industrie a parlé et que notre approche est nécessaire. Et nous serons évidemment ravis que d’autres entreprises participent. » Selon lui, la technologie développée par Allseen ne règlerait notamment pas correctement certains soucis de sécurité…
Reuters a également demandé à Qualcomm son avis sur ce consortium concurrent. Et il ne le voit pas évidemment d’un très bon œil, craignant que l’internet des objets ne se fragmente, à l’image de celui qui existait avant le Web. « Il est préférable selon nous d’avoir une plate-forme partagée par l’ensemble de l’industrie plutôt que d’être divisés. Je ne veux pas revivre un ‘Prodigy et Compuserve’ de l’internet des objets » a indiqué Rob Chandhok, vice-président de Qualcomm, en référence aux deux services en ligne des années 80, fermés l’un à l’autre. C’est pourtant un risque réel, car outre Intel et Samsung, d’autres géants avancent leur pions en solo, notamment Apple avec Homekit et Google avec Nest.
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