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Intel et les réseaux, une diversification en demi-teinte

Incontournable dès qu’il s’agit de processeurs pour PC et serveurs, Intel peine cependant à s’imposer comme fournisseur de composants réseaux.

Voilà maintenant deux ans qu’Intel s’échine à se faire un nom dans les composants réseaux. Dix-huit rachats, plus de 10 milliards de dollars dépensés. Difficile. La diversification n’a toujours pas payé, ni côté prestige ni côté financiers. Lucent, TI et Motorola sont toujours devant, et Intel reste méconnu en tant que fournisseur de briques réseau de base.Avec plus de 80 % du marché des microprocesseurs, selon Mercury Research, Intel domine le marché de la micro et des serveurs d’entrée de gamme. Mais l’essentiel de ses revenus reste lié à un marché en pleine saturation et à faible croissance. La diversification vers les composants réseaux apparaissait donc comme une bonne idée : un marché en forte croissance et proche de son métier de base, la fabrication de semi-conducteurs. Rappelons que la grande force d’Intel, ce sont ses usines ultramodernes lui permettant de produire de gros volumes à moindre coût. Les investisseurs applaudissent donc lorsqu’il choisit de délaisser les cartes réseau et les routeurs d’entrée de gamme pour se recentrer sur les composants réseaux.

Des problèmes de culture inévitables

Pour prendre pied rapidement sur ce marché, Intel joue les Cisco et multiplie les acquisitions. Mais l’intégration pose parfois problème. Des sources internes évoquent des tensions ou des problèmes de culture avec plusieurs de ces petites sociétés.
On s’est dispersé. Nous avons acheté tout un tas de technologies sans chercher la cohérence. Résultat, nous avons connu des problèmes pour vendre.” Grâce aux rachats, l’activité réseaux pèse désormais un peu moins de 20 % des 33,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Mais elle ne fait toujours pas référence dans le secteur. Le ralentissement économique actuel n’est pas pour arranger les choses. Il apparaît aujourd’hui que les deux alertes sur résultats du premier trimestre étaient en partie dues aux problèmes de la division réseaux. Lors de la présentation des résultats définitifs la semaine dernière, Andy Bryant, le directeur financier, a d’ailleurs reconnu être plus confiant à court terme dans la croissance de la division microprocesseurs que dans celle de la division communications.Malgré ces résultats en demi-teinte, Intel reste confiant.
Notre objectif est toujours de devenir le premier fournisseur de briques de base pour les réseaux “, martèle Sean Maloney, patron de la division réseau et communication. Sur le long terme en effet, Intel peut revenir aux avant-postes. La convergence des serveurs et des équipements réseau nécessite des processeurs que l’on peut programmer. Contrairement aux composants dédiés utilisés aujourd’hui (Asic), leur avantage est d’offrir davantage de polyvalence et d’autoriser le développement de services. Or, sur ce terrain, Intel pourra compter sur le savoir-faire de sa division serveur… même sil devra être patient pour déloger les ténors du secteur.

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Anicet Mbida