Intel annonce avoir livré à ses partenaires de recherche une nouvelle génération de système de calcul neuromorphique. Ce système appelé « Pohoiki Beach » comprend d’une à deux cartes « Nahuku » intégrant de 8 à 32 processeurs « Loihi », deux cartes de 32 puces pouvant être couplées pour proposer 64 processeurs représentant un réseau de 8 millions de « neurones » artificiels.
Le cerveau comme inspiration : c’est la base des systèmes neuromorphiques – « neuro » le nerf, les neurones et « morpho », la forme – dont les processeurs Loihi se revendiquent. Ces puces d’un genre en gestation ne reprennent pas les fondamentaux des processeurs traditionnels qui font des allers-retours avec la mémoire. Dans une puce « normale », on a d’un côté la puissance de calcul, de l’autre la (ou plutôt les) mémoire(s) et il faut beaucoup d’énergie pour faire des allers-retours de l’information. Une information codée de manière simple – des zéros et des uns. Dans un système neuromorphique, les données manipulées sont plus complexes, mais elles circulent plus vite et leur traitement consomme moins d’énergie.
Contrairement aux processeurs « normaux » qui effectuent une grande quantité de calculs simples très rapidement, les systèmes neuromorphiques sont taillés pour des applications traitement d’image et de son comprenant des éléments complexes, sans que le système ne “découpe” l’information. Et ils peuvent le faire non seulement très rapidement, mais aussi pour une fraction de l’énergie requise par les CPU et GPU classiques. Selon une étude d’Applied Brain Research, les résultats seraient même supérieurs aux puces spécialisées telles que Nvidia Jetson et… Intel Movidius !
Autre avantage de ce genre de puces : elles sont (théoriquement) pensées pour être mises en réseau sans perte majeure d’efficacité comme les puces classiques. On le souhaite pour Intel qui prévoit de livrer, avant la fin de l’année 2019, une nouvelle version comprenant non pas 8 millions de « neurones », mais pas moins 100 millions.
Ce déluge de puissance d’étude de signaux complexes permet d’accélérer des calculs tels que l’analyse d’image, le suivi et/ou la reconnaissance des sujets en temps réel, etc. dans des domaines tels que le médical, la robotique, les domaines militaires, etc. Avec comme but non pas de remplacer les puces classiques, mais de les décharger de certaines applications trop gourmandes en charge – et donc en énergie.
Selon un représentant d’Intel que nous avons joint par téléphone, Pohoiki Beach et son processeur Loihi ne sont plus de simples curiosités de laboratoire « mais bien un projet à mi-chemin entre la r&d et la commercialisation ». Les machines sont en effet livrées à des partenaires (Défense américaine, universités, etc.) afin d’expérimenter, mais aussi de qualifier (puissance, usages, bénéfices) les designs d’Intel avant d’arriver à une commercialisation, « d’ici quatre à cinq ans ».
Source : Intel
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