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Intel dévoile ses pistes technologiques pour prolonger la loi de Moore après 2025

A l’occasion de la grand-messe des semi-conducteurs, l’International Electron Devices Meeting, Intel a fait feu de tout bois pour promettre, juré craché, que la loi de Moore a encore de l’avenir.

Entre deux annonces de constructions d’usines, le lancement d’une nouvelle génération de puces x86 grand public, les voyages en Europe de son PDG, Intel est en mode reconquête.
Une dynamique qui s’est ressentie à l’« IEEE International Electron Devices Meeting 2021 » (IEDM). Cette grande réunion annuelle des avancées dans le milieu des semi-conducteurs (technologies, design, fabrication, physique, chimie, etc.) fut l’occasion pour Intel de remettre la Loi de Moore sur le tapis.

Formulée par Gordon Moore, cofondateur d’Intel, qui prédisait que la puissance des puces doublerait tous les 18 mois, cette « loi » a maintes fois été contestée, bousculée, que ce soit par la barrière de la montée en fréquence, ou celles de la finesse de gravure. Mais elle a toujours fini, peu ou prou, par être « vérifiée » par la somme des améliorations dans tous les champs de recherche liés, de près ou de loin, aux semi-conducteurs.

A l’occasion de l’IEDM 2021, Intel a sorti la sulfateuse côté technologies pour promettre que cette loi va perdurer au-delà de 2025. De l’interconnexion directe de deux puces (Foveros Direct ou Hybrid Bonding Interconnect), afin d’empiler les « morceaux » de puces les unes sur les autres, à la structure des transistors (passage de FinFET à RibBonFET), Intel a évidemment détaillé les pistes sur lesquelles on sait déjà qu’il travaille d’arrache pied.

Mais il a aussi et surtout détaillé des éléments encore plus à la pointe, tels que les semi-conducteurs bidimensionnels (2D-materials), qui devraient permettre de continuer la course à la miniaturisation. Ou des avancées dans le domaine de la conception même des puces, avec les premiers interrupteurs de puissance basés sur la technologie GaN (nitrure de gallium, semi-conducteur, qui encaisse des tensions plus élevées et chauffe moins que le silicium), intégrés à des wafers CMOS.
Ou encore des améliorations de la FeRAM, une mémoire ultra rapide qu’Intel a encore poussé dans ses retranchements avec des vitesses de lecture/écriture de deux nanosecondes !

Dans le domaine encore plus expérimental, les rapports d’Intel présentent de potentiels nouveaux transistors à interrupteurs aimantés nanométriques, des éléments à transfert de spin (qui pourraient permettre de réduire la taille des « gates », les portes qui laissent passer les charges dans les transistors) ou encore les procédés de fabrication CMOS pour faire monter en puissance les puces quantiques.

De la conception, à la structure en passant par l’assemblage des puces, le panel de technologies et projets de recherche présenté par Intel est très large. Et c’est par cette addition d’améliorations qu’Intel entend tenir sa promesse.

Des projets de recherche et des promesses… tenu(e)s ?

Intel est un aïeul des semi-conducteurs, un gros paquebot de 100 000 employés, lourd à déplacer. C’est surtout une boîte qui a plusieurs visages et l’entreprise subit ces derniers temps la trop grande attention portée à son visage marketing.
Une injustice méritée par les différentes rodomontades et autres bidonneries marketing passées – rappelez-vous des ballets de drones d’un précédent CEO… Mais il ne faut pas oublier qu’Intel c’est aussi, à l’instar d’IBM, un monstre de R&D tant sur la chimie, le photonique ou le neuromorphique.

Lire aussi : Intel veut endosser le rôle de champion occidental de la production de semi-conducteurs

Alors certes Pat Gelsinger fait en ce moment feu de tout bois et les différentes annonces – nouvelles usines, centres de recherche, accélération de la sortie des produits, etc. – ainsi que ces promesses technologiques font partie d’un plan de communication pour valider le fameux « Chipzilla is back ».

Mais il est rarissime que les groupes de cette taille communiquent massivement et avec autant de précision sur tout leur arsenal de technologies, si celles-ci n’ont pas de chance d’aboutir.
Plan de la dernière chance pour les Cassandre ou vrai retour du géant Intel ? L’avenir seul – et les ventes ! – parleront. Mais tous les pessimistes devraient rester centrer sur les bénéfices, et non la seule fluctuation du cours de l’action d’Intel : le titan n’a jamais perdu d’argent.
Rien qu’au troisième trimestre 2021, il empochait 6,8 milliards de dollars de bénéfices. Ça fait beaucoup d’argent pour une entreprise « mourante » …

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